AntenneRelais Pour faire fonctionner les réseaux mobiles, le WiFi, le Bluetooth et les autres technologies sans fil présentes dans les gadgets, il faut des bandes de fréquences spécifiques sur lesquelles elles puissent opérer. Cependant, cette ressource n'est pas inépuisable et fait souvent l'objet de dures négociations pour leur exploitation sur une période limitée dans le temps.

Mais les fréquences ne peuvent transporter qu'une quantité finie d'information et, après quelques artifices ( l'amélioration de l'efficacité spectrale ), il n'est plus possible d'accroître le volume de données échangées. Or, dans le même temps, les usages s'étendent et les volumes data s'accroissent inexorablement, accélérés ces derniers trimestres par le taux d'adoption des smartphones.

Cela peut conduire à des cas de saturation des réseaux, avec la baisse de qualité de service et la frustration créée chez les utilisateurs. Opérateurs et industriels commencent sérieusement à s'inquiéter de cette situation qui semble se profiler beaucoup plus rapidement que prévu.


Lobbying des opérateurs pour obtenir des fréquences supplémentaires
Aux Etats-Unis, la CTIA-Wireless Association ( Consumer Trade and Internet Association ), qui comprend des opérateurs mobiles et des fabricants de terminaux, a commencé à faire du lobbying auprès de la FCC ( Federal Communication Commission ) pour obtenir plus de bandes de fréquences. Plus précisément, elle souhaite que le gouvernement attribue 800 MHz de spectre supplémentaire, soit beaucoup plus que les 500 MHz actuellement utilisables par l'industrie, malgré l'enchère de la bande 700 Mhz début 2008, qui a rapporté près de 20 milliards de dollars au gouvernement.

Or, les seules fréquences accessibles rapidement ne représentent qu'un total de 50 MHz au maximum, totalement insuffisant pour couvrir les nouveaux usages mobiles et le remplacement des accès à Internet fixes par des accès mobiles, qui constituent les deux grandes tendances à venir.

La revendication n'est pourtant pas écartée par le gouvernement américain, tant les implications économiques sont profondes et pourraient tirer la croissance économique du pays vers le haut après la crise économique essuyée en 2008-2009.

Les regards se tournent vers les diffuseurs de la télévision, chez lesquels il serait éventuellement possible de récupérer jusqu'à 300 MHz ( les fréquences encore dédiées à l'analogique ), ce qui ne se fera pas sans de lourdes tractations et des compensations.

L'industrie de la télévision veut en effet les garder au chaud pour d'éventuels usages futurs et ne voit pas pourquoi elle devrait les céder, alors qu'elles sont si précieuses, aux opérateurs mobiles. Même son de cloche du côté des fournisseurs de services par satellite qui n'entendent pas céder les fréquences dédiées alors qu'ils préparent de nouveaux services de communication.

Ici comme ailleurs, l'attribution des fréquences devient plus que jamais un enjeu économique crucial, potentiellement générateur de centaines de milliards de dollars sur les années à venir.

Source : AP