100 % Duke

Duke Nukem 3D nous a laissé en 1996. En 1998, un nouvel épisode est annoncé. Et ce n'est qu'en 2011, après un périple dont on n'a cru jamais en voir le bout, que Duke Nukem Forever est disponible, sur les étals, dans les boutiques, entre vos mains. Le plus grand vaporware a trouvé son point de conclusion, sa sortie a eu lieu, malgré tout. Quinze ans d'absence, ce n'est pas rien. Les jeunes joueurs ne l'ont sans doute pas connu, ont juste entendu les plus vieux déblatérer encore et encore leur expérience jouissive sur ce bon gros Duke. Et ces "anciens" justement ? Ont-ils toujours gardé dans un coin de leur cerveau l'espoir de voir arriver une suite ? Evoquer Duke Nukem dans une réunion de gamer, c'est animer la soirée d'anecdotes, de sourires, d'enthousiasme qui jailli de ce petit coin. La franchise Duke Nukem, ce n'est plus une simple succession de titres, c'est un monument, un esprit. Ou juste un mythe qui s'est construit sur les espoirs d'une absence et dont la réalité risque de faire voler en éclat l'intérêt pour le personnage.

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Las Vegas, la ville est dédiée à Duke. S'il n'est pas le roi du monde, notre fameux personnage se considère comme tel. Alors qu'il est le centre de toutes les attentions, prêt à parler de lui dans une émission, les Aliens attaquent. L'intérêt des citoyens se porte vers un ailleurs hostile. Duke n'aime pas qu'on lui vole la vedette, encore moins les jolies filles qui peuplent son existence. Malgré les recommandations de ses supérieurs, qui lui incombent de ne pas se mêler de cette invasion, ce bon vieux Duke, rempli de nobles sentiments d'humanité, s'apprête à aller botter quelques popotins extraterrestres.

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Dans l'esprit, Duke n'a pas changé d'un iota. Il est resté le même homme, collectionnant les femmes, s'octroyant quelques plaisirs en leur compagnie, macho à souhait, peu loquace mais toujours efficace dans ses tirades, usant d'un amour potache... Le Duke tel que vous avez pu le connaître lors de votre dernière rencontre. Gearbox a effectué un précieux travail de fidélité, privilégiant le côté fan-service, sans doute au détriment du reste. Mais ces retrouvailles là ne seront pas entachées par un faux Duke, par une copie de l'original plus proprette. L'humour un peu beauf, les attitudes, les dialogues, tout est du 100 % Duke.

Trop d'attente ?

En dehors de l'aspect nostalgique, de ce côté rétro qui touchera une poignée de joueurs, l'aspect global du jeu ne répond pas à toutes les attentes. Avec treize années de développement, on pensait le titre plus abouti. Mais finalement, cette longueur dans le processus lui aura valu plus de préjudices. Gearbox est une équipe de passionnée, elle nous l'a encore démontrée dans le making-of du jeu. On ne peut donc pas lui reprocher son manque de travail, de finitions, d'adéquation avec les possibilités actuelles. Adapter le titre aux nouvelles normes technologiques, renouvelées régulièrement, aurait sans doute dépasser le budget global du jeu. Et peut-être aussi qu'à un moment donné, il faut prendre conscience que le retard emmagasiné par rapport à l'époque ne se rattrapera jamais. Gearbox se devait de finir ce jeu, ce projet que le studio avait à coeur, pour eux, mais aussi pour les fans. Peut-être qu'un autre volet, réalisé cette fois "dans les temps" pourrait apporter une toute autre expérience...

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Les doléances sont nombreuses et ô combien regrettable. Tout ce temps pour en arriver là, quel dommage... Certains évoqueront les graphismes vieillots, d'autres parleront plutôt d'une réalisation graphique assumée de l'ordre du rétro. Ces graphismes d'une autre époque appartiennent à la franchise. Un Duke Nukem usant du même moteur graphique que Call of Duty ne serait pas un vrai Duke Nukem. L'ambiance de ce Duke ne peut exister sans cet aspect désuet. C'est ce qui fait aussi le charme de la franchise...

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On reprochera au titre son côté décousu, sa succession de chapitre qui n'arrive pas à créer un lien. On suit un chemin déjà tout tracé, malmenant les aliens à l'envie, sans vraiment s'immerger dans cette aventure, sans jamais incarner pleinement Duke. On suit, on se laisse faire et on s'adapte à la situation. Et on attend patiemment entre chaque phase de chargement, très nombreuses sur le titre. Le rythme est inégal, l'action ne bat pas toujours son plein. Ce FPS manque parfois de vie et de dynamisme, ce qui ne permet jamais de prendre véritablement son pied. Même les affrontements entre les boss ont du mal à s'élever...

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Les habitués reconnaîtront sans mal la bande son du jeu, mais aussi le bestiaire. Duke n'est pas venu seul, vous retrouverez aussi les fameux pocoflics, les octacerveaux, les aliens... Pour les vaincre, notre héros dispose toujours d'un bel arsenal, mais Duke ne peut prendre avec lui que deux armes. Vous devrez donc faire attention à vos munitions, et jouer de vos poings quand le besoin s'en fait sentir. Une prise de stéroïdes et votre héros deviendra fort comme un taureau, distribuant des upper-cuts à qui veut. Ce point est propre à la franchise et là encore, les développeurs auront été fidèles à retranscrire la gestion des munitions. Impossible de ne pas évoquer le rayon rétrécissant, ni même les situations où vous devrez rétrécir votre environnement, et les personnages qui s'y trouvent, ou celles où vous serez vous-même réduit en mini-pouce. Fameux accessoire de la franchise, il est lui aussi de la partie.

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Sur bien des aspects, Duke Nukem Forever ne plaira pas aux joueurs. Mais encore une fois, cela dépendra de votre expérience passée avec la franchise, si elle est nulle ou au contraire alimentée par de très bons souvenirs. Le mode multijoueurs peu donc, soit décevoir, soit enthousiasmer. Les habitués des multi d'aujourd'hui regretteront son manque d'originalité, encore une fois son côté vieillot, ses modes mille fois traversés. Les habitués, en revanche, trouveront amusant les simples noms des différents modes : Capture de babe, le roi de la colline... Gearbox a, dans les murs du multi, offert tous les ingrédients propres au fan-service.

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Conclusion

Duke Nukem Forever Duke Nukem Forever souffre de nombreux défauts en terme de réalisation, des défauts que l'on mettra sur le dos des longues années de développement. Comment rester au goût du jour, comment faire et refaire sans cesse des niveaux, puis les défaire pour les refaire, sur quinze années ? En l'état, le titre n'est certainement pas celui qu'attendait les joueurs. Il ne répond pas aux critères des FPS d'aujourd'hui nettement plus nerveux. Mais Duke Nukem Forever ne fait pas la course à la performance, il est là pour ses fans, pour ceux qui ont répondu présents le jour de sa sortie, et ce après quinze ans d'absence.

Le titre de Gearbox respecte les joueurs, respecte la franchise et son héros en particulier, dans le sens où il se montre fidèle à ce qu'était la franchise, à l'époque. Bourré de charme et d'humour, ce Duke Nukem Forever est à prendre pour ce qu'il est : le retour d'un héros un peu abîmé par le temps, prêt à en découdre à nouveau. Duke Nukem Forever ne casse pas des briques, ce ne sera pas le jeu de l'année, la référence FPS de 2011, mais peut-être juste le coup de coeur de la saison.

+ Les plus

  • Duke, dans toute sa splendeur
  • Le côté rétro des graphismes
  • L'humour potache, l'ambiance

- Les moins

  • Le manque de dynamisme
  • Aucun lien entre les chapitres
  • Aventure un peu décousue
  • Les temps de chargement