En se voyant obligé d'intégrer dans son bilan des pertes supplémentaires liées au remboursement de partenaires après l'abandon de certains contrats, alors que ces mêmes contrats avaient été considérés comme acquis, le site des bonnes affaires Groupon se retrouve confronté au problème, récurrent dans son cas, des méthodes comptables utilisées pour rendre compte de ses performances financières.

Le nouveau calcul a amputé le chiffre d'affaires annoncé de plus de 14 millions de dollars et pose la question de la valeur de l'audit mené par le cabinet Ernst & Young, alors que Groupon avait déjà connu une révision de son bilan financier pour 2010.

Il ne s'agit pas forcément d'une volonté de dissimulation ( même s'il faudra sans doute faire la lumière sur les raisons de ce dysfonctionnement ) mais le résultat d'une croissance très rapide et difficile à contrôler pour une entreprise entrée en bourse il y a moins de six mois. Les développements en cours sont tellement rapides qu'il est difficile d'obtenir un panorama fiable de la situation financière de Groupon.


Manque de visibilité
Groupon logo Il n'empêche que cette révision du bilan crée un certain malaise et brouille la visibilité sur les perspectives de la société. Cela conduit les investisseurs à se montrer prudents, avec pour conséquence de faire chuter lourdement le cours de Groupon en bourse, qui a dévissé de 17%, alors qu'il a bien du mal à se maintenir depuis l'entrée en bourse.

Groupon promet de prendre des mesures pour qu'une telle situation ne se reproduise pas mais est incapable de fournir un délai pour sa résolution, ce qui a pour effet d'aggraver l'incertitude sur la réalité de ses résultats financiers.

Sans surprise, cet imbroglio attire l'attention de la SEC ( Securities and Exchange Commission ), le gendarme boursier américain, qui aurait commencé à étudier le cas Groupon, en amont du déclenchement d'une possible procédure.

Groupon est emblématique de ces très jeunes sociétés ayant pris rapidement du poids et qui passe tout aussi vite le cap de l'entrée en bourse mais dont les bases restent fragiles malgré les promesses de croissance et les attentes des investisseurs.