Motorola Mobility logo Le rachat de Motorola Mobility par Google, annoncé le 15 août dernier, a été l'une des surprises de l'été, conduisant à un déplacement des forces en présence. Détenant jusqu'à présent peu de brevets pour protéger Android des multiples attaques de la concurrence, Google se retrouve potentiellement ( les régulateurs n'ont pas encore donné leur feu vert ) avec un portefeuille de 17 000 brevets.

Les documents relatifs à la transaction et remis à la SEC ( Securities and Exchange Commission ) apportent de nouveaux éléments sur les conditions de cette acquisition. Ils font apparaître que le rapprochement a commencé en juillet, peu après l'échec de l'enchère Nortel où Google n'a pu récupérer de précieux brevets face à un barrage de sociétés prêtes à payer très cher cette ressource.

Il ne s'agissait au début que de discussions autour du problème de la propriété intellectuelle et des risques associés aux plaintes, avant que l'idée d'une acquisition n'émerge. Google a alors fait une première offre à 30 dollars par action début août, pour un cours de Motorola à cette époque d'environ 22 dollars par action.

Cette première offre a été refusée, Motorola demandant un prix de 43,50 dollars par action. Google a alors fait une seconde offre à 37 dollars par action le 9 août, une nouvelle fois refusée avec une contre-proposition à 40,5 dollars par action. Finalement, le même jour, un accord a été trouvé à 40 dollars par action, prix final de l'acquisition qui correspond au coût de 12,5 milliards de dollars annoncé le 15 août, l'une des plus opérations pour Google ces dernières années.


Des intérêts convergents

Google-nouveau-logo En un peu plus d'un mois, l'accord était bouclé. Motorola, comme Google, avait intérêt à ce que la transaction réussisse, sans quoi les conséquences auraient été très négatives pour le fabricant, est-il indiqué dans les documents de la SEC.

D'où l'entrée rapide en négociations exclusives des deux sociétés. Entre Google en quête de brevets pour Android et Motorola qui peut s'adosser à un partenaire de choix dans un contexte de concurrence féroce, il y avait des intérêts convergents.

Il reste maintenant à voir si le bénéfice est supérieur aux risques potentiels ( intérêt des brevets, déstabilisation de l'écosystème Android, Google prenant le contrôle d'un fabricant de terminaux qu'il peut éventuellement privilégier, intégration des activités et culture d'entreprise différente... ).

La transaction attend toujours le feu vert des régulateurs. Si elle n'était pas validée, Google devrait payer une pénalité de 2,5 milliards de dollars à Motorola Mobility.