Introduction

Alors que le support ne s'y prête pas tant que cela, du moins pas dans les configurations matérielles actuelles, les jeux typés FPS fleurissent sur la PS3. On en veut pour preuve les Call OF Duty, Fall Of Resistance, F.E.A.R., Rainbow Six Vegas ou d'autres encore. A cette liste on peut donc désormais ajouter The Darkness, disponible dans tous les bons magasins depuis le 20 juillet 2007. D'ailleurs, on pourrait être tenté de faire un parallèle voire un comparatif de ce titre avec un de ses illustres prédécesseurs dont il semble s'inspirer, j'ai nommé F.E.A.R.


Test The Darkness PS3 image (1)      Test The Darkness PS3 image (2)

En effet, The Darkness semble nous emmener dans des contrées déjà explorées par le passé. Mais bien trop de choses les séparent en fait. D'une part, alors que dans F.E.A.R., le surnaturel entoure le héros, dans le jeu qui nous intéresse le surnaturel est l'apanage principal du protagoniste. Et puis si dans le plus ancien des deux on prenait tout son courage à deux mains pour affronter des méchants, dans The Darkness on a du mal à savoir à quel camp on appartient, en partie à cause du pouvoir octroyé au héros.


Test The Darkness PS3 image (3)      Test The Darkness PS3 image (4)

On le voit donc, The Darkness constitue en soit une nouveauté, pas tant parce qu'il est récent mais plutôt parce qu'il tente de nous faire partager un jeu innovant sous certains aspects. 2K Games et Starbreeze studios après avoir largement communiqué sur ce que serait leur jeu, et après avoir retardé sa sortie sur PS3 de presque un mois, ont enfin daigné laisser ce titre arriver jusqu'à nos consoles affamées. Et bien sur, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, nous vous en faisons partager nos impressions dans le présent test.

Une ombre plane

Jackie. Ce prénom résonne à vos oreilles ? Certains y verront sûrement une réminiscence de la Jackie Brown de sieur Tarantino. D'autres le retour sur les pistes asphaltées de Jackie Stewart, pilote talentueux du siècle dernier. Enfin certain la résurrection de Jacky du Club Dorothée (on a les références que l'on peut). Mais bon, finalement, inutile de trop faire appel à votre mémoire pour vous présenter Jackie Estacado, jeune homme de pratiquement 21 ans et dont la vie va se métamorphoser sous vos yeux ébahis.


Test The Darkness PS3 image (5)      Test The Darkness PS3 image (6)

En effet, un peu façon Albert Camus dans l'Etranger et son célèbre "aujourd'hui, maman est morte", le récit commence par l'affirmation que c'est le jour de ses 21 ans que notre loulou est mort...pour la première fois. Etrange me direz vous ? Au moins, on peut pas dire le contraire. En fait, comme dans la BD dont ce jeu s'inspire, Jackie est la proie du Darkness, entité invisible et protéiforme. La proie répète-t-on, car au delà du pouvoir qu'il lui confère, cette chose contrôle son existence.


Test The Darkness PS3 image (7)      Test The Darkness PS3 image (8)

Elle l'amène donc où bon lui semble et ce n'est pas cette première mort qui va l'empêcher de contrôler Jackie. Résister ne sert donc à rien et mieux vaut succomber, telle pourrait être une des maximes de ce jeu, tant il est agréable de se fondre dans cet ensemble mi-humain mi-esprit. On le voit donc, l'histoire ou scénario lorsque l'on parle de réalisation vidéoludique, nous entraîne dans un univers tout à la fois classique (un héros seul contre tous) et original (sur la base du Darkness). Et puisque l'on parle de scénario ou de réalisation, la passerelle est toute trouvée pour évoquer le coté "cinéma" de ce jeu.


Test The Darkness PS3 image (9)      Test The Darkness PS3 image (10)


Un docu-drama sur la pègre new-yorkaise

Car plus que pour tout autre jeu, The Darkness est à envisager comme une véritable œuvre cinématographique. Oui oui, vous avez bien lu, ce jeu ressemble en beaucoup de points à un film. Déjà, les cinématiques sont très nombreuses. A chaque chargement, et il y en a pas mal, vous avez droit à une petite animation ou un petit discours de Jackie. Les thèmes varient entre son enfance désœuvrée, son oncle Paulie ou Jenny, sa chère, sa tendre Jenny. On suit donc le scénario à travers l'action mais surtout grâce à ces animations convaincantes.


Test The Darkness PS3 image (11)      Test The Darkness PS3 image (12)

Ensuite, l'attitude même de Jackie et l'univers mafieux tout entier, font remonter à la surface les meilleurs films qui traitent de la mafia italienne de Brooklyn. En fait, The Darkness fait un peu le mélange entre Scarface ou Donni Brasco pour la partie purement "famille" et Pulp Fiction pour un certain penchant déjanté. En somme, c'est excessivement crédible et fabuleusement retranscrit. Par ailleurs, la bande originale du film...euh pardon du jeu, est d'une grande beauté. Les différentes scènes où sa présence est perceptible prennent une dimension totalement différente, à la limite de la mélancolie.


Test The Darkness PS3 image (13)      Test The Darkness PS3 image (14)

Enfin, le scénario de The Darkness use des mêmes ficelles que les meilleures productions hollywoodiennes. Un enfant abandonné, recueilli par un mafieux pour en faire un homme de main et qui décide de se défaire de sa mauvaise vie pour devenir l'homme qu'il voudrait au coté de la femme de son cœur. Ca ne vous rappelle rien ? En tous les cas, c'est vraiment efficace et chaque progression en appelle une suivante tant l'histoire est bien saucissonnée. Toutefois, le jeu parfait n'étant pas encore de ce monde, quelques aspects pêchent clairement, notamment dans le domaine de la réalisation technique.


Test The Darkness PS3 image (15)      Test The Darkness PS3 image (16)


Une réalisation inégale

On vous l'a dit, la bande sonore est très agréable à l'oreille. De même, les voix, les cris, les dialogues, les coups de feu et les explosions sont très bien rendus. Mais dès lors que pose le regard sur ce jeu, une contradiction apparaît. En fait, si les décors sont plutôt bons dans l'ensemble avec quelques uns particulièrement soignés, les adversaires qui l'habitent frôlent parfois le ridicule avec des lignes assez disgracieuses. Quand aux PNJ, ils peuvent faire preuve des mêmes différences de réalisation.


Test The Darkness PS3 image (17)      Test The Darkness PS3 image (18)

Ensuite, la jouabilité se fait aussi parfois agaçante. Tantôt très facile, tantôt difficile, on a du mal à se calibrer. De plus, les pouvoirs qui sont nôtres et qui aident à la progression, ne sont pas tous aussi bien traduits. Par exemple, l'ombre rampante qui est une sorte de serpent qui adhère à toutes les parois permettant de tuer vos opposants, est souvent irritante dans sa maniabilité erratique. Enfin, les chargements, s'ils sont couverts en grande partie par des animations, cassent le rythme de l'action malgré tout.


Test The Darkness PS3 image (19)      Test The Darkness PS3 image (20)

Tout ceci concourt à une impression parfois mitigée car sur certains points on approche ou l'on atteint l'excellent alors que sur d'autres cela laisse à désirer. Cette constatation est d'autant plus frappante sur l'aspect graphique lorsque l'on sait que l'on se trouve sur PS3. Quoi de plus agaçant que des avatars aux formes archaïques alors que l'on a acheté sa console next gen pour bénéficier des avantages du stockage BR et donc de graphismes illimités. On peut ajouter à ceci, la trop faible durée de vie pour un support aussi conséquent.


Test The Darkness PS3 image (21)      Test The Darkness PS3 image (22)


Conclusion

The Darkness est, au delà du simple FPS, un jeu à l'action débridée et au scénario captivant. Les développeurs de chez Starbreeze ont su faire preuve de leur talent sur de nombreux points, notamment en ce qui concerne l'ambiance et le déroulé. Mais trop de détails, pas tous insignifiants, viennent ternir ce tableau. On constate quelques bugs graphiques, quelques incongruités de level design, quelques endroits bloqués par un mur de verre invisible et contrastant sérieusement avec les canons actuels de liberté de mouvements.


Test The Darkness PS3 image (23)      Test The Darkness PS3 image (24)

Mais si ce titre est loin d'être parfait, il recèle énormément de bons aspects pour mériter une attention toute particulière et un jugement un peu moins acide. Et puis, une fois que l'on s'est laissé entraîner dans l'aventure, il est indéniable qu'on se laisse imprégner par cet univers séduisant et repoussant à la fois. Le jeu prend tout son sens après deux ou trois heures passées dessus. Il ne faut donc pas s'arrêter aux premières impressions qui ne constituent qu'un petit aperçu de l'intégralité bien plus épaisse qu'elle n'y parait.

+ Les plus

  • Ambiance incomparable
  • Mise en scène géniale
  • Bande son captivante

- Les moins

  • Grosse inégalité des graphismes
  • Pourquoi un mois de plus d'attente par rapport à la Xbox 360 ?
  • Quelques bugs tant graphiques que de jouabilité.