Briefing des opérations

Je vous présente aujourd'hui les sélections des sorties du mois de septembre sur la Console Virtuelle de la Nintendo Wii ! C'est une bonne occasion de revivre vos premières expériences vidéoludiques dans un contexte bon enfant.

La Console Virtuelle est une boutique en ligne qui propose un catalogue de jeux d'anciennes consoles. C'est le moyen de pouvoir rejouer aux titres de notre enfance sans avoir à se procurer les consoles et les jeux initiaux (qui ne sont pas toujours donnés...). Moyennant quelques Wii Points, vous pourrez aisément jouer à certains titres qui ont marqué des générations à l'aide de la manette Classique de la Wii ou tout simplement du pad GameCube.

Parlons également prix, puisque les jeux Famicom (Nintendo) valent 500 Wii Points (5€), 800 Wii Points (8€) pour la Super Famicom (Super Nintendo), 600 Wii Points (6€) pour la Sega Genesis (Megadrive) et le PC-Engine (TurboGrafx), et enfin 1000 Wii Points (10€) pour les titres Nintendo 64.

Je vous propose donc des mini-tests des meilleurs jeux sélectionnés afin de cerner les différentes qualités (et défauts) de ces derniers et ainsi découvrir ou redécouvrir des hits de l'époque. En avant !


Liste des parutions de septembre 2007 :
  • Famicom : Super Mario Bros. : The Lost Levels, Ninja Gaiden, Ninja JaJaMaru-kun.
  • Super Famicom : Super Mario Picross, Gradius III.
  • Nintendo 64 : Sin and Punishment.
  • Sega Genesis : Sonic the Hedgehog 3, Ghouls 'n Ghosts, Crack Down, ESWAT : City Under Siege, Shining in the Darkness.
  • PC-Engine : Neutopia II, World Class Baseball, Legend of Hero Tonma.

À noter que l'évènement spécial « Hanabi Festival » a été organisé par Nintendo, permettant de profiter de certains titres sortis qu'au Japon. Les prix se sont donc vus augmenter de 100 Wii Points et de 200 Wii Points pour les jeux N64.

Les sorties PC-Engine du mois de septembre ne comprennent pas de jeux indispensables, hormis Nestopia II dans le cadre où vous avez apprécié le premier volet. Ceci dit, seul le scénario diffère un peu, le gameplay est donc strictement identique.

Sélection Famicom

Sur les trois titres présentés pendant le mois de septembre, Ninja Gaiden a été celui qui est sorti du lot, face à un Super Mario Bros. : The Lost Levels peu innovant et un Ninja JaJaMaru-kun à l'intérêt discutable. Préparez-vous, petits scarabées, Ryû Hayabusa se prépare à l'assaut !


Le célèbre ninja violet
Après une version sortie sur les bornes d'arcade en 1988, Ninja Gaiden fut adapté sur Famicom, puis sur GameBoy et sur Lynx quelques années plus tard. Le titre développé par Tecmo a été renommé Shadow Warriors lors de sa sortie américaine. Deux épisodes suivirent sur Famicom, résultant d'une trilogie qui fut par la suite adaptée sur Super Famicom.

Il faudra attendre 2004 pour reprendre le contrôle de Ryu en 3D sur Xbox, épisode qui a été récemment réédité sur PlayStation 3. Autant dire que la série a une forte identité vidéoludique, passant les générations avec brio. Ceci dit, revenons donc aux sources de la série avec le premier épisode à arriver sur la Console Virtuelle.


Le scénario en avant-garde
Le premier report frappant que l'on peut faire dès les première minutes de jeu est sûrement le scénario très enrichi par rapport aux productions de l'époque. Le story-board est bien travaillé, laissant paraître des scènes animées du plus bel effet entre chaque niveau. Il est donc très agréable de suivre les aventures de notre héros par le biais de mises en scènes dignes des Comics américains. L'histoire commence donc quand Ryû trouve une lettre écrite par son père qui l'informe de s'armer de la majestueuse épée du Dragon de son clan et de se rendre en Amérique afin d'y trouver un certain Walter Smith, archéologue de son état. Au cours de son voyage aérien, notre ninja rencontrera Irene Lew, une membre de la CIA en infiltration qui l'aidera dans sa quête. Bien évidemment, je vous laisse la surprise des différents rebondissements du scénario qui vous amèneront dans de multiples endroits du continent souvent dépaysants.

Le côté graphique est plutôt bien pensé pour l'époque, bien que les développeurs ont trop voulu détailler les décors. De ce fait, le tout devient parfois très « brouillon » et difficile à appréhender. De plus, il y a parfois des soucis de scintillement sur les bords de l'écran, surtout quand on revient sur ses pas. Une fois ces quelques obstacles pris en considération, le jeu est un régal, notamment par les sprites finement dessinés et les animations aux petits oignons.



Une prise en main agréable
Ninja Gaiden est donc un beat 'em all dans le fondement, à l'image d'un Double Dragon ou d'un Castlevania. À ce sujet, les objets seront récupérables de la même façon que le titre de Konami, à la différence près qu'il ne s'agit pas ici de chandeliers mais de petites créatures volantes qui changent au fil des niveaux.

Ryû se montre très vif et précis dans ses actions. Vous tomberez vite sous le charme des sauts en roulade et la possibilité de vous agripper aux différentes parois. Ce dernier détails vous sortira souvent de mauvais pas lors de passages typiquement plate-forme ou encore pour échapper à l'avancée des boss toujours bien musclés. Au fond, ça fait très Yamakazi et on se prend au jeu, malgré quelques incohérences qui ne gêneront qu'au premier abord.


Le plus grand danger auquel vous serez confronté dans les différents niveaux du jeu ne sera pas forcément l'agressivité ennemie, mais le vide ! Le jeu comporte très souvent des passages très cotons sur des plate-formes minuscules ou très espacées, ce qui augmente la difficulté de votre avancée. Il faudra souvent bien mémoriser les animations scriptées des ennemis afin de ne pas se faire toucher bêtement par un coup de sabre, une roquette ou encore l'assaut éclair d'un ninja dans le dos !

Le soft recèle d'une réelle difficulté qui nécessitera de l'entraînement assidu et une longue maîtrise des niveaux avant de progresser de façon simple. Au final, beaucoup de qualités font que Ninja Gaiden est un titre à ne manquer sous aucun prétexte sur Famicom.

Sélection Super Famicom

Le mois de septembre nous a permis de profiter du premier opus de la série Gradius à débarquer sur Super Famicom : Gradius III. Nous voilà devant l'un des pionniers du shoot 'em up, au même titre que R-Type.


En avance sur l'heure
Gradius est l'une des plus prestigieuses séries de shoot 'em up spatial développée par Konami. Après deux épisodes sortis sur bornes d'arcade, Famicom et MSX, Gradius III débarque en pionnier sur la Super Famicom, avant R-Type en 1991. À l'époque, il fallait donc une console japonaise ou américaine (ou tout du moins un adaptateur) afin de pouvoir jouer à Gradius III puisqu'il n'est sorti qu'au Japon et aux USA.

Contrairement au titre d'Irem Software, le troisième épisode de Gradius ne prend pas beaucoup de risque en terme de gameplay avec un portage très proche de la version arcade. Ceci dit, plusieurs éléments font que cet épisode est très intéressant et particulièrement accrocheur, malgré une technicité qui laisse parfois à désirer.


Le paramétrage de l'armement
Au début de votre partie, vous aurez le choix entre quatre gabarits d'évolution de votre armement. Bien évidemment, il est également possible d'éditer sa propre sélection afin d'obtenir les armes qui correspondent le mieux à votre prise en main. Vous pouvez également gérer les protections qui gravitent autour de votre fragile vaisseau. Une fois lancé dans la bataille, vous récupérerez des modifications offensives une fois certains vaisseaux abattus. Des tirs horizontaux, verticaux, en diagonale, des bombes et autres lasers seront de la partie.

Il faudra donc être vigilant aux choix que vous ferez puisque certaines armes ne seront pas toujours à votre avantage selon la configuration des niveaux. De toute façon, chaque continu utilisé vous permet d'affiner à nouveau votre armement. Le déroulement du jeu se veut donc dans le même esprit de Gradius II avec des décors toujours changeant, des ennemis toujours plus nombreux et féroces, ainsi que des boss toujours aussi imposants et difficiles. Tout cela rend le jeu très corsé et il faudra vous accrocher pour terminer le jeu sans passer irrémédiablement par la case Game Over !



Graphiquement faiblard
Ne soyons pas non plus mauvaise langue, le moteur graphique n'est pas réellement mauvais, mais il aurait pu être bien plus synchronisé. De ce fait, on se retrouve rapidement dans une effusion de ralentissements agaçants quand il y a trop d'ennemis à l'écran, et cela démarre dès le premier niveau. Néanmoins, les décors sont très détaillés et les animations laissent les précédents volets 8 bits sur le banc de touche.

Voilà donc le seul « défaut », accompagné de sa difficulté effroyable qui rebutera très certainement de nombreux joueurs, même assidus aux shoot 'em up. Néanmoins, l'effet Gradius est bel et bien là et c'est ce qui compte !

Sélection Nintendo 64

À l'occasion du Hanabi Festival, Nintendo nous a offert l'opportunité de jouer à un jeu Nintendo 64 sorti uniquement au Japon : Sin and Punishment. Pour ne rien vous cacher, je n'avais jamais joué à ce jeu précédemment et je dois dire que la surprise fut très agréable dès les premières minutes de jeu.


Quand l'apocalypse sert de contexte
Le titre développé par Treasure (qui est à l'origine de titres tels que Radiant Silvergun ou encore l'excellent Ikaruga) et édité par Nintendo en 2000 ne sortit que sur le territoire japonais. L'optique est compréhensible puisque le concept du jeu a été développé pour correspondre à ce public. L'environnement et les protagonistes sont typiquement nippons, mais les voix sont tout de même en anglais, élément étonnant.

Le scénario de Sin and Punishment change donc totalement de ce que Nintendo nous a habitué. Il s'agit ici d'un contexte d'anticipation qui traite des problèmes qui pourraient survenir sur la planète si la conjoncture actuelle continue en ce sens : la surpopulation, la pénurie de ressources naturelles et la modification génétique utilisée à outrance. La création de nouvelles formes de vie qui peuvent se suffire à elles-mêmes est donc lancée afin de conserver au maximum les denrées alimentaires qui se font extrêmement rares. Force est de constater que le résultat n'était pas à la hauteur des espérances puisque ces créatures (nommées Lufians) se sont rapidement retournées contre l'espèce humaine.

C'est alors que l'unité des « combattants de la liberté » fut créée afin de rétablir la paix dans ce monde apocalyptique. Trois personnages représentent cette équipe : Saki et Airan, deux héroïnes de 14 et 15 ans, et la tête pensante du trio, She.


Quand le rail-shooting est bien adapté
Sin and Punishment est très déroutant au premier abord. Bien que le soft se présente en vue à la troisième personne, il n'est pas possible de se déplacer comme on le souhaite dans les niveaux. Il s'agit ici d'un véritable « rail-shooting » à la même enseigne qu'un Virtua Cop, ou encore les trois premiers volets de Time Crisis. Seulement, il est possible de se déplacer sur les côtés afin d'éviter les charges ennemies. Pour cela, deux boutons sont assignés pour chaque direction, ce qui n'est vraiment pas pratique lorsqu'on y est pas habitué. Les sauts seront quant à eux possibles via la gâchette de droite, l'autre étant spécialement établie pour tirer ou asséner des coups d'épée.


Treasure est donc fidèle à lui-même avec cet épisode qui se veut donc très frénétique avec des ennemis qui arrivent de partout dès les premières secondes. On a à peine le temps de prendre connaissance des touches que les créatures volantes se jettent sur vous alors que le compte à rebours continue son irrémédiable descente. En cas de combat au corps à corps, n'hésitez donc pas à sortir votre sabre afin de faire mordre la poussière aux affreux de façon claire et nette. Certains passages vous feront passer en vue latérale, notamment lors de combats contre les boss face auxquels il faudra faire preuve de jugeote et de sang froid afin de vous en défaire avant la fin du compte à rebours qui signera votre arrêt de mort. Après une prise en main assez laborieuse, vous remarquerez que le jeu se veut très jouable et surtout très varié dans ses environnements et dans son gameplay.


Une technique résolument bancale
Le soft pêche surtout par ses graphismes qui se veulent mal adaptés par un manque certain de polygones. Ceci dit, il semble bien que ce choix ait été délibérément pris pour éviter les ralentissements quand de nombreux ennemis et autres explosions se présentent à l'écran. De ce fait, l'immersion est totale, bien que la durée de vie du soft ne dure pas plus de deux ou trois heures.

Sin and Punishment est donc une très bonne surprise pour nous, public occidental. L'intérêt est donc égal aux ténors du rail-shooting et on revient toujours avec plaisir afin de se faire une partie rapide. Si vous aimez le genre, les 12€ nécessaires au téléchargement vous sembleront futiles.

Sélection Sega Genesis

Sur les cinq titres ajoutés le mois dernier sur Genesis, deux d'entre-eux valent vraiment la peine : Shining in the Darkness et Sonic the Hedgehog 3. Le « prologue » de la série des Shining Force étant trop répétitif et concrètement très difficile d'accès, le troisième épisode des aventures de Sonic a été sélectionné.


Troisième et dernier épisode principal
Et voilà, quand la nostalgie prend le dessus, on ne peut pas passer outre les aventures de la mascotte fétiche de Sega ! Le hérisson bleu étant sur le devant de la scène pendant les années 90, ce troisième épisode a été accueilli à bras ouverts par de très nombreux fans à l'échelle mondiale. Bien évidemment, les différences avec les deux premiers volets ne sont pas flagrantes, mais c'est en creusant qu'on s'aperçoit les efforts fournis par la société nipponne pour cet ultime épisode de la saga principale sur Genesis.

Commençons tout d'abord par la conception du titre. Sega a mis les bouchées doubles afin de proposer l'épisode le plus complet en terme de contenu. De ce fait, une cartouche n'a pas été suffisante pour accueillir tout le jeu, d'où la commercialisation de l'épisode « Sonic & Knuckles » quelques mois plus tard. À l'époque, il fallait donc habilement soutirer 800 francs à ses parents afin de pouvoir profiter pleinement de l'ultime aventure de Sonic sur 16 bits.


Il y a du changement ?
Sonic the Hedgehog 3 reprend directement l'histoire qui suit les évènements du second épisode. Accompagné de Tails, Sonic atterrit sur une île inconnue sur laquelle attend Knuckles, le protecteur de la Master Emerald. Ce dernier dérobe à nos deux compères des émeraudes du chaos qu'ils ont eu peine à obtenir par le passé. Vous devrez donc arpenter le jeu afin de retrouver toutes ces précieuses pierres et en finir une bonne fois pour toutes avec l'affreux Eggman.

Le changement flagrant se ressent surtout par la grandeur et la richesse des zones du jeu. Elles sont bien plus denses que dans l'épisode précédent et des boss viendront vous titiller dans chacune d'elles, ce qui ne vous arrangera pas la tâche. Il ne sera donc pas rare de terminer le stage in extremis avant de manquer sérieusement de temps. On appréciera que la fonction de burn est toujours présente, dans le but de gagner toujours en vitesse.


L'innovation majeure de ce Sonic 3 se présente dans les types de boucliers aux caractéristiques qui leur sont propres. Tandis que le bouclier électrique vous permettra de faire un double saut et attirera les anneaux qui se trouvent à proximité tout en vous protégeant des attaques à distance des ennemis, le bouclier de feu vous protégera contre les attaques du même élément, et le bouclier de bulle permet de faire des rebonds (pratique pour atteindre des plate-formes inaccessibles en temps normal). À noter qu'il est désormais possible de respirer sous l'eau sans manquer cruellement d'air.

La dernière nouveauté est au niveau des stages bonus. Ils sont désormais au nombre de quatre afin de récupérer un maximum d'anneaux.


Une série à succès
Il est important de noter qu'il est désormais possible de sauvegarder sa partie sur la cartouche, élément très pratique puisque ce nouvel opus se révèle bien plus long et plus difficile que ses prédécesseurs (14 zones tout de même !). Le mode deux joueurs a également été revu à la hausse, éliminant les gros défauts tels que le phénomène d'écrasement dû à la séparation horizontale de l'écran.

Vous l'aurez compris, il s'agit là de l'épisode le plus complet de la série sur Genesis. Sonic & Knuckles est également un titre à posséder, gageons qu'il soit disponible très prochainement sur la Console Virtuelle.