Un nouveau départ

Ceux et celles qui ont eu l'opportunité de jouer à Phantasy Star Universe avaient appris avec déception que le héros n'est plus créé par ses soins, à l'image des Phantasy Star Online. En effet, le héros imposé du jour se nommait Ethan Waber, un humain au charisme plus ou moins discutable. Quoi qu'il en soit, ce jeune guerrier faisait partie des Guardians, une faction destinée à rétablir l'ordre dans les différentes planètes qui subissent de multiples invasions ennemies. Phantasy Star Universe : L'Ambition des Illuminus, comme tout add-on qui se respecte, reprend donc la suite des évènements déroulés dans le précédent volet. On apprend ainsi qu'Ethan Waber a quitté l'organisation des Guardians pour se joindre aux clan des Rogues, suite à une sombre tentative d'assassinat du président de son ex-faction.


Il est tout d'abord utile de rappeler que si vous disposez d'une partie sauvegardée de PSU premier du nom, vous pourrez la charger dans l'extension afin de profiter de quelques avantages intéressants. L'aventure solo reprend donc le principe des Phantasy Star Online avec la fameuse création de son propre avatar, ce qui rend votre héros bien plus identifiable et personnel. Vous avez le choix entre plusieurs races (Humans, Newmans, Beasts et CASTS) aux caractéristiques de combat bien propres. Suite à cette sélection, vous pourrez changer l'apparence de votre protagoniste, avec la présence de l'amusante possibilité de changer les proportions. De grand et maigre à petit et obèse, il y a de quoi créer l'anti-héros par excellence.

Après ces quelques préparatifs, vous commencerez votre aventure dans le baraquement des Guardians, dans lequel la Sonic Team a décidé de jouer le fan service en proposant des emplacements dans lesquels vous pourrez placer des objets décoratifs. De base, votre inventaire dispose de deux statues : Sonic et Tails, un clin d'œil que les mordus de Sega apprécieront. Vous vous dirigerez ensuite dans la ville en elle-même, assez vaste et comportant une multitude de boutiques servant à améliorer votre équipement ou à le modifier. Bien que l'architecture des décors soit assez agréable, on déplorera le manque certain de vie, puisque la population disparait purement et simplement lorsque vous vous en approchez, hormis quelques rares avatars ici et là avec qui vous pourrez tailler une brève bavette.

Brochettes de monstres façon barbecue

En tant que nouvelle recrue au sein des Guardians, vous devrez vous rendre au QG pour débuter votre apprentissage. Vous ferez la connaissance de votre mentor, Laia Rodriguez, qui vous apprendra les premières subtilités du gameplay, pour peu que vous n'ayez pas touché au précédent volet. De toute façon, la prise en main se montre intuitive et vous comprendrez bien vite que l'action prime fortement sur la stratégie, fort malheureusement. En tant que larbin, vous suivrez donc votre mentor et subirez ses décisions sans poser de question. Les évènements se précipitent bien vite et vous vous retrouverez dans une mission d'urgence dans laquelle vous pourchasserez les frères Vol du clan des Rogues, ces derniers vous menant tout droit à Ethan lui-même. Après un échec cuisant, vous tenterez de comprendre les raisons des agissements d'Ethan tout en continuant de le poursuivre sur la planète de Moatoob.


Cependant, n'espérez pas de grandes innovations avec cette extension stand-alone, puisque le gameplay se veut toujours aussi rigide et peu confortable, couplé à une progression dirigiste à souhait et hautement répétitive. Les fans qui ont apprécié les PSO sauront retrouver leurs marques, s'adonnant à la course à l'expérience. En effet, les différentes missions solo que vous pourrez entreprendre via les QG présents sur chaque planète ou des bases de flyers ne sont en aucun cas originales puisqu'il suffit de s'engouffrer promptement dans les méandres labyrinthiques en tapotant frénétiquement la touche d'attaque devant chaque série de montres qui apparaît. Plusieurs éléments tels que certains ennemis ou boss sont d'ailleurs directement issus de Phantasy Star Online premier du nom, plus simples à abattre par contre.

Bien que vous ne soyez pas seul à vous frotter aux hordes de créatures, vos coéquipiers gérés par l'ordinateur ne présentent pas une once d'intelligence car il n'effectuent que très peu d'actions cohérentes, ce qui rend le cheminement pénible, surtout lorsque l'on est assailli de toutes parts. Comme il est impossible de leur donner d'ordre ou de gérer leurs équipements, ils ne sont finalement que des boulets destinés à attirer l'ennemi. Déplorable. Néanmoins, la gestion de votre propre avatar se montre particulièrement complète, notamment dans la gestion des équipements. Votre évolution permettra d'utiliser certains types d'armes plus facilement que d'autres, selon le rang que vous avez choisi au départ (Hunter, Ranger ou Force en mode solo). Il est cependant possible d'acheter un permis chargé de vous faire changer de classe, afin de faire face à des ennemis ou boss volants en passant au stade Ranger (caractérisé par son aptitude aux armes de longue portée) par exemple.


Chaque arme s'équipe en la positionnant sur la palette de raccourci. Cette dernière se montre très utile pour changer d'armes ou utiliser des objets en pressant la touche O. Il est également important d'intégrer des techniques photons à chaque arme, ce qui permet d'utiliser une attaque spéciale en combat. Ces techniques peuvent être achetées dans les boutiques spécialisées de chaque planète, contre une poignée de mesetas.

Plusieurs possibilités d'équipement sont possibles, selon la prise en main. En effet, certaines épées lourdes nécessitent les deux mains, mais un pistolet à photons se combine efficacement avec une épée courte, afin de pouvoir effectuer des attaques à distance sans passer par le menu raccourci et de sélectionner l'arme adéquate. Étant donné que de nombreux pièges sont disséminés dans les niveaux (stalactites, bombes et autres pièges paralysants), il est nécessaire de les détecter grâce aux lunettes spéciales et de les déclencher à distance à l'aide de votre arme à feu dans une vue à la première personne fort peu confortable car imprécise.

Galerie d'images

Le multijoueur avant tout

Bien que le jeu propose une trame scénaristique en solo assez ficelée, l'intérêt est très limité au vu des nombreux défauts présents. La maniabilité n'a pas bougé d'un iota depuis l'opus DreamCast, présentant toujours des actions rigides et des angles de caméra pas toujours confortables, surtout lorsqu'on est attaqué par plusieurs ennemis. On aurait apprécié des déplacements plus naturels et un dynamisme des combats plus présents. De plus, la version PS2 dispose d'un scintillement des textures fatiguant pour les yeux et peu agréable en plein affrontement. Pour couronner le tout, le moteur graphique d'une autre époque fait pâle figure face aux Action-RPG sortis précédemment, sans parler de la mise en scène et autres mimiques des personnages lourdement exagérée et répétitive. En gros, on se croirait revenu dans Phantasy Star Online, à quelques légères différences près.


Fort heureusement, les fans de la saga sauront se retrouver sur le mode multijoueur, le versant du jeu qui s'en sort plutôt bien. Exit donc les coéquipiers CPU-légume et bonjour les joueurs contrôlés humainement. À partir de là, les missions sont plus agréables puisque la stratégie peut enfin avoir sa place. De plus, effectuer une course à l'expérience à plusieurs, c'est toujours mieux que seul dans son coin. Seulement, ceux qui ne peuvent pas jouer en ligne via la PS2 se rappelleront avec nostalgie du mode coopération jusqu'à quatre joueurs en local sur Phantasy Star Online I&II, malheureusement absent sur ce nouveau volet. Le titre se présente donc comme un trophée de plus pour les amateurs de PSO, et une aventure intéressante pour les joueurs qui ont la possibilité de jouer en ligne, puisque le mode solo pourrait en dégoûter plus d'un.

Phantasy Star Universe : L'Ambition des Illuminus est disponible à l'achat à partir de 29,00€.

+ Les plus

  • La customisation de son avatar.
  • La gestion de l'équipement.
  • Le mode en ligne.

- Les moins

  • Un mode solo peu intéressant.
  • Une maniabilité toujours aussi rigide.
  • Des problèmes de caméra.
  • Un moteur graphique dépassé et aliasé.
  • Des missions répétitives.