Au mois de mai dernier, une information judiciaire a été ouverte à l'encontre d'Amesys ( filiale de Bull ), accusé d'avoir fourni en Libye une technologie de surveillance informatique utilisée par Mouammar Kadhafi pour espionner les opposants au régime.

Un autre éditeur français fait l'objet d'accusations similaires. La Fédération internationale des droits de l'homme ( FIDH ) et la Ligue des droits de l'homme ( LDH ) annoncent le dépôt d'une plainte auprès du Parquet du Tribunal de grande instance de Paris à l'encontre de Qosmos.

La FIDH et la LDH demandent l'ouverture d'une enquête sur l'implication supposée de Qosmos dans la fourniture de matériel de surveillance au régime de Bachar El Assad en Syrie.

Syrie - manifestations Qosmos propose notamment une technologie dite d'Intelligence Réseau pour identifier et analyser en temps réel les données qui transitent sur les réseaux. Une technologie de DPI ( Deep Packet Inspection ), c'est-à-dire d'inspection profonde des paquets.

Dans un communiqué, la FIDH et la LDH indiquent que la société Qosmos " a été, à plusieurs reprises et d'après des sources différentes, mise en cause pour avoir contribué à fournir au régime syrien le matériel de surveillance électronique nécessaire à la répression de la contestation qui a lieu en Syrie depuis mars 2011 ".

Si le Parquet n'ouvre pas une information judiciaire, les deux organisations envisagent de déposer une plainte avec constitution de partie civile. Un avocat de Qosmos a indiqué à l'AFP que la société " n'a absolument rien à se reprocher " et " attend sereinement tous les actes d'enquête ".

Une publicité dont Qosmos se serait bien passé. Fin 2011, le Fonds Stratégique d'Investissement ( et donc l'État français ) a investi 10 millions d'euros dans l'éditeur parisien. Qosmos est impliqué aux côtés d'autres acteurs dans le projet Davfi d'antivirus français.