Si la proposition de fusion entre l'opérateur AT&T, l'un des leaders du marché télécom US, avec le quatrième acteur T-Mobile USA avait été refusée en 2011 dans la crainte de voir se former un trop gros acteur capable de déséquilibrer le marché, le rapprochement entre T-Mobile USA et l'opérateur MetroPCS est quant à elle en bonne voie.

Après avoir obtenu le feu vert du Department of Justice, c'est le régulateur télécom américain, la FCC ( Federal Communications Commission ) qui vient de se prononcer en faveur de cette recomposition du marché US, ce qui écarte la possibilité de voir l'opérateur Sprint Nextel faire une contre-offre sur MetroPCS, comme il l'avait envisagé un temps.

Le régulateur estime que cette fusion permettra à la nouvelle entité de mieux se positionner par rapport aux trois acteurs majeurs ( AT&T, Verizon Wireless, Sprint Nextel ) du marché et d'offrir ainsi plus de choix aux consommateurs.

Logo T-Mobile  Il indique également, pour parer aux critiques de destructions d'emplois que pourrait entraîner ce rapprochement, avoir obtenu des garanties des deux opérateurs pour maintenir les emplois et limiter les délocalisations, notamment des centres d'appel, et pour que les économies attendues proviennent essentiellement de la mise en commun des infrastructures et des spectres de fréquences.

Le rapprochement des deux opérateurs devraient leur permettre de réduire leurs coûts de 5 à 6 milliards de dollars. MetroPCS devrait être absorbée par T-Mobile d'ici 2015, fermer son réseau CDMA d'ici là et mettre les ressources dégagées au service d'un réseau 4G LTE lancé par la nouvelle entité qui comptera alors 42 millions de clients, proche des plus de 50 millions de clients du numéro trois Sprint, mais toujours loin des champions AT&T et Verizon, qui ont chacun plus de 100 millions d'abonnés.

Si les obstacles de régulation sont levés, il reste une étape difficile à franchir pour que le rapprochement entre T-Mobile USA et MetroPCS soit effectif : obtenir l'accord des actionnaires de MetroPCS. Or ces derniers sont plutôt opposés à cette proposition, estimant qu'elle se fait à leur désavantage et n'est pas représentative de la valeur potentielle de MetroPCS.

Ce rapprochement doit être regardé avec une certaine envie du côté des opérateurs télécoms européens qui ont à nouveau soulevé, lors du salon MWC 2013, le problème de leur trop grand nombre en Europe, conduisant à un marché fragmenté et fragilisé par rapport à la pression des opérateurs d'autres régions du monde.

Bruxelles est cependant très hostile aux envies de fusion des opérateurs européens, craignant de voir se former des monstres monopolistiques, et leur préfère des propositions de mutualisation des infrastructures.