Depuis son arrivée sur le marché français en janvier 2012, avec son accord d'itinérance 3G signé avec Orange et son offre de forfaits à prix attractifs, le quatrième opérateur Free Mobile fait l'objet de vives critiques sur son rôle présumé de perturbateur du marché télécom.

De fait, les trois opérateurs installés ont souffert de fortes migrations de leurs abonnés vers le nouvel opérateur qui en l'espace de quelques trimestres compte maintenant 4,4 millions d'abonnés. Tout en adaptant progressivement leur offre et en ripostant par des forfaits spécifiques, les acteurs du marché souffrent et s'attendent à une sévère chute de leur activité sur l'ensemble de l'exercice 2012.

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s'est ému de la situation, indiquant à plusieurs reprise son intention de soutenir l'activité du secteur télécom et surveillant la question de l'emploi. Plusieurs de ses déclarations et les mesures annoncées par le gouvernement vont dans le sens d'une surveillance des investissements et des pratiques de Free Mobile, soupçonné indirectement de déséquilibrer le marché.

Logo Free Mobile  En réponse à ces critiques, Free Mobile a produit une étude réalisée par les économistes Augustin Landier et David Thesmar sur les effets de l'attribution de la quatrième licence mobile et qui montrer que Free Mobile va créer des emplois...mais pas forcément dans les télécoms.

Selon le journal Les Echos, l'étude met en fait l'accent sur les milliards d'euros redonnés en pouvoir d'achat aux consommateurs, par les forfaits mobiles à bas coût de Free Mobile et par les baisses consentis par les opérateurs sur leurs offres.


Perspective sectorielle ou économique
Ce pouvoir d'achat redonné aux utilisateurs est estimé à environ 2 milliards d'euros et va être réinvesti ailleurs, ce qui va stimuler une demande dans d'autres secteurs et induire la création rapide de 16 000 emplois dans le cadre d'une première phase de " choc de demande ".

Puis c'est un " choc d'offre " qui s'installera sur un temps plus long et qui se jouera sur un équilibre de la concurrence, qui pourra continuer à créer des emplois, jusqu'à un total de 30 000 environ, selon les estimations des économistes.

L'astuce est que ces promesses d'emplois créés grâce à Free Mobile se joueront...en dehors du secteur télécom. Sur les 16 000 emplois générés par la phase du choc de demande, seuls 267 seraient créés dans les télécoms...

Tout est finalement ici une question de perspective. Tout dépend si l'on évoque le secteur télécom seul ou le rôle que peut jouer Free Mobile sur un plan macroéconomique. Pas sûr que cette étude fasse bouger les lignes des uns et des autres.

Source : Les Echos