L'opérateur Orange fait un premier bilan de son déploiement 4G à l'occasion de la présentation de ses résultats financiers du troisième trimestre et revendique 350 000 abonnés 4G à fin septembre. Il espère atteindre le million de clients d'ici la fin de l'année, comme anticipé au lancement du réseau 4G grand public début avril.

Dans un entretien accordé aux Echos, Stéphane Richard, PDG d'Orange, s'est félicité du résultat et l'attribue à des prix qui "sont et resteront attractifs, même si nous allons réajuster les tarifs 4G en janvier 2014."

Pour rappel, Orange avait annoncé qu'il proposait la 4G pour 1 € de plus dans ses forfaits cette année pour aider à l'adoption du très haut débit mobile, avant d'envisager de fournir cet accès pour 10 € supplémentaires en 2014. 

Orange-logo  Maintiendra-t-il cette stratégie ou révisera-t-il son prix pour ne pas casser la dynamique ? Stéphane Richard ne le dit pas encore, d'autant plus que Free Mobile reste toujours silencieux sur ses projets 4G alors que même les opérateurs mobiles virtuels commencent à évoquer des déploiements 4G.

Pour ce qui est des migrations des abonnés entre opérateurs, Free Mobile continue d'attirer des clients échappant aux trois autres opérateurs mais dans une proportion beaucoup plus faible qu'il y a un an (quatre fois moins, indique Stéphane Richard) et avec un effet limité pour Orange qui fait dire à son dirigeant que "nous sommes l'opérateur qui a le mieux résisté à l'arrivée de Free".

Peut-être aussi parce que l'accord d'itinérance fournit forcément des informations de trafic qui ont pu aider l'opérateur à ajuster plus finement sa stratégie. Stéphane Richard indique par ailleurs que la politique de réduction des coûts se poursuit au du groupe, avec déjà 600 millions d'euros économisés sur l'objectif de 900 millions d'euros d'ici la fin de l'année.

Cela a entrainé 4300 destructions de postes, essentiellement via des départs à la retraite mais dont les postes ne sont pas renouvelés. "Je ne m'en réjouis pas mais on ne nous donne pas le choix avec la baisse massive des prix qui nous est imposée", indique Stéphane Richard, même si le maintien du niveau de dividende versé aux actionnaires joue aussi un rôle dans cette évolution.

France Telecom Stephane Richard  Pour le patron du groupe, le nombre d'opérateurs est cause de dysfonctionnement du marché : "quatre opérateurs mobiles dans un pays, c'est souvent trop. L'allemagne et l'Italie vont probablement passer de quatre à trois acteurs. Notre situation financière ne nous interdit pas de participer à la recomposition du secteur, au moins dans les pays où nous sommes déjà forts, dans le fixe comme dans le mobile."

Le thème du nombre d'opérateurs sur un marché est un vieux débat et si les opérateurs y sont logiquement opposés, cela n'est pas forcément le point de vue des régulateurs, d'autant plus qu'en France, l'affaire de l'entente des trois opérateurs dans les années 2000 a sans doute contribué à faire entrer un quatrième acteur sur le marché.

Il reste que les envies de mutualisation des infrastructures entre opérateurs vont vraisemblablement tendre à recréer deux pôles principaux, avec SFR / Bouygues Telecom d'un côté et Orange / Free de l'autre, avec au milieu des opérateurs mobiles virtuels qui peuvent légitimement s'inquiéter de nouveau de la place qui leur sera accordée dans ce nouvel équilibre du marché.