Le gouvernement américain n'a pas ménagé ses efforts ces dernières semaines pour mettre en garde l'Europe contre les problèmes de sécurité auxquels elle risque de faire face en acceptant d'exploiter des équipements télécom chinois dans ses futurs réseaux 5G.

La question est particulièrement sensible pour les Etats qui ont des relations particulières avec les Etats-Unis, comme le Royaume-Uni, membre des Five Eyes, ces quatre pays ayant choisi de croiser leurs données sensibles avec les USA.

5G

Malgré la forte pression, Boris Johnson a finalement fait son choix et il autorise finalement la présence de Huawei pour la mise en place des réseaux 5G en Grande-Bretagne, avec toutefois un certain nombre de limitations.

Les équipements chinois ne pourront ainsi pas être installés en coeur de réseau et à proximité des sites sensibles et militaires. Par ailleurs, le groupe Huawei ne pourra pas aller au-delà d'une part de marché de 35%.

Cela suffira-t-il à calmer les inquiétudes du gouvernement américain qui menaçait de remettre en cause les échanges en matière de renseignement au sein des Five Eyes ?

Pas sûr, mais Boris Johnson cherche aussi à ne pas pénaliser l'économie du Royaume-Uni, à l'aube de sa sortie de l'Europe, en évitant d'exclure le groupe chinois qui reste le premier équipementier mondial et a fait de la 5G son cheval de bataille, avec succès jusqu'à présent, et qui est déjà implanté sur le territoire chez la plupart des opérateurs.

Entre cette décision et celle visant à instaurer comme en France une taxe sur les GAFA, les frictions entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis n'en sont sans doute qu'à leurs débuts.

Source : Les Echos