Commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia parle de la " dernière chance ". Il a averti que Google devra améliorer ses propositions et ce au cours des " prochaines semaines ", excluant d'attendre plus. Un ton plus ferme qu'à l'accoutumée.

C'est donc un ultimatum posé à la firme de Mountain View si elle veut régler à l'amiable une affaire dans laquelle elle fait face à des accusations d'abus de position dominante dans le secteur de la recherche en ligne.

À défaut, Google s'expose à une communication de griefs de la part de la Commission européenne qui pourrait au final aboutir à des sanctions financières dont le montant maximal peut atteindre 10 % du chiffre d'affaires mondial du groupe. En 2012, Google a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 50,7 milliards de dollars et donc le risque d'une amende de jusqu'à 5 milliards de dollars.

C'est en novembre 2012 que l'exécutif européen a ouvert une procédure formelle à la suite de plaintes de fournisseurs de services de recherche (recherche verticale ; spécialisée dans un domaine) d'après qui leurs services sont pénalisés dans les résultats de recherche de Google. En Europe, le moteur Google compte pour plus de 90 % des recherches en ligne.

Plusieurs problèmes ont été identifiés. Google est accusé de favoriser ses propres services de recherche verticale dans l'affichage des résultats, de copier sans consentement préalable du contenu de services concurrents. Également, des clauses d'exclusivité imposées aux partenaires publicitaires, des restrictions pour la portabilité des campagnes depuis sa plateforme publicitaire.

À deux reprises, Google a fourni un train de propositions pour régler cette affaire. Manifestement pas suffisant et une troisième et ultime tentative est attendue rapidement.

Une des principales concessions de Google avait été la labellisation - ou étiquetage - des liens vers ses propres services de recherche verticaux et pour les concurrents la possibilité d'avoir leurs services affichés à proximité (via des liens dans un champ dédié).

Des concurrents de Google - dont Microsoft - ont estimé que l'étiquetage n'est pas la solution. " Il fournit plus d'information mais ne résout pas le problème de concurrence et ne change rien à la manipulation des résultats de recherche. "

Source : Reuters