La curée s'organise autour de l'affaire des DRM-rootkits de Sony BMG, car une organisation américaine de surveillance des pratiques informatiques entre dans la danse. Qui a dit "bien fait!"

Juste quelques jours après que l'Etat du Texas ait fait savoir qu'il entamait des poursuites judiciaires contre Sony BMG dans l'affaire des DRM-rootkits, la très influente et remuante Electronic Frontier Foundation (EFF) a également déposé plainte contre la firme nippone devant une juridiction californienne. Petite nouveauté dans ce dernier cas: SunnComm, qui fournit les mêmes logiciels de "protection" que First 4 Internet à Sony, mais pour MacOSX et non Windows, est également cité dans la plainte.

L'EFF reconnaît la bonne volonté de Sony BMG lorsque ce dernier a retiré ses CDs piégés de la vente (encore que certains soient toujours dans les bacs, paraît-il…), mais estime que "ces mesures ne suffisent pas en regard de l'obligation faite à Sony de résoudre les problèmes causés à ses clients."

Cette même EFF reproche aussi à Sony BMG de passer totalement sous silence la menace que pourraient occasionner les DRMs élaborés par SunnComm sous la forme de son logiciel MediaMax, qui "équiperait" plus de 20 millions de CDs , soit dix fois plus que l'application XCP de First 4 Internet.

MediaMax s'installerait sur l'ordinateur de l'acheteur de CD sans avertissement ni demande d'autorisation, et ne comporterait aucune procédure fiable de désinstallation. Encore plus grave, le désinstalleur ad hoc, proposé sur le site de Sony, ouvrirait les mêmes failles de sécurité que son homologue pour XCP!

Comme le fait remarquer Corynne McSherry, avocate de l'EFF: "le fait que Sony BMG refuse d'apporter une réelle solution à un problème affectant plus de 20 millions de CDs est hautement critiquable."

Me McSherry ajoute que "Sony a visiblement failli dans sa mission d'information à propos des soucis occasionnés par le logiciel XCP, et se refuse toujours à indemniser les possesseurs de PC lésés. De plus, les clauses abusives déjà dénoncées dans l'EULA (End-User License Agreement) qui accompagne les CDs incriminés n'ont toujours pas été supprimées."

La responsable juridique de l'EFF, Cindy Cohn, indique de son côté que "la lecture de CDs normaux n'a jamais occasionné le moindre souci, ni l'installation de logiciels espions, sur les PC des acheteurs. Pourquoi d'honnêtes consommateurs devraient-ils se transformer en cobayes au seul bénéfice de Sony BMG'"

Pour rappel, Sony BMG fait actuellement face, sur le seul territoire américain, à six actions collectives en justice (les fameuses "class actions"), en plus de la plainte déposée par l'Etat du Texas.

L'EFF documente (en anglais) avec précision toutes ces poursuites sur son site.

Pour terminer sur une note humoristique, un de nos confrères outre-Atlantique a récemment donné aux initiales BMG (initialement: Bertelsmann Music Group) un nouveau sens: il leur associe désormais les mots "Big Mistake, Guys!"*

No comment…


*: "Boulette Majeure, les Gars!"



Source : BetaNews