Des chercheurs finlandais veulent savoir, une bonne fois pour toutes, si oui ou non les ondes émises par les téléphones mobiles sont nocives pour la santé humaine.

La Finlande, comme chacun sait, est la mère-patrie de Nokia, premier fabricant mondial de téléphones portables. Hors, là-bas comme ici, se pose avec une acuité sans cesse grandissante la question de la réelle nocivité—ou inocuité—des ondes émises par les combinés mobiles. De nombreuses études ont déjà été menées à ce sujet, mais leurs résultats sont pour le moins discordants, et la plupart des expériences pratiques ont eu lieu en laboratoire, sur des cultures de cellules, donc dans un environnement privilégié, et sur des durées relativement courtes.

Pour couper court à toutes ces incertitudes, l'autorité finnoise de sûreté nucléaire a décidé de conduire une expérience supplémentaire, dans des conditions sensiblement différentes des précédentes. La semaine prochaine, dix femmes accepteront qu'une petite étendue de leur peau soit soumise chaque jour à un bombardement en règle, afin de savoir si les ondes des téléphones portables affectent le développement des protéines humaines, et si oui, dans quelles proportions. Les médecins et chercheurs seront notamment très attentifs à d'éventuels changements dans l'élasticité de l'épiderme, qui pourraient traduire une rupture des cellules chargées de l'hydratation de la couche supérieure de la peau humaine.

Les tests dureront une heure, sans interruption, pour chaque cobaye, afin de simuler les effets d'un appel téléphonique d'une durée équivalente. Parallèlement, des cultures de peau en provenance des mêmes personnes seront elles aussi soumises au même traitement, afin de comparer les effets sur une personne vivante à ceux sur quelques cellules d'épiderme dans une boîte de Petri.

Les résultats de ces tests seront publiés en fin d'année, et devraient permettre de déterminer si des protéines altérées par les radiations émises par les portables pourraient, par exemple, migrer vers certaines zones du cerveau, et provoquer les tumeurs encéphaliques dont tout le monde parle sans savoir si elles existent vraiment.

Source : Reuters