Mpaa La Motion Picture Association of America qui regroupe les principaux studios hollywoodiens, vient de rendre accessible sur son site une étude à l'échelle mondiale qu'elle avait commandée à la société LEK Consulting afin d'évaluer notamment, les pertes financières engendrées par le piratage tant pour l'industrie du film elle-même que pour l'économie internationale dans son ensemble. 

D'une durée de 18 mois, l'enquête s'est déroulée dans 22 pays.


L'aspect pécuniaire
Selon cette étude, en 2005, la piraterie au sens large du terme, aurait privé la très lucrative industrie du grand écran de pas moins de 6,1 milliards de dollars, soit 75 % de plus par rapport aux dernières estimations en date. Dans le détail, la répartition de ce manque à gagner se fait comme suit :

  • 2,4 milliards de dollars dans ce que l'étude nomme le Bootlegging, c'est-à-dire la contrefaçon et son trafic
  • 2,3 G$ dans le téléchargement illégal ( principalement via les réseaux Peer to Peer )
  • 1,3 G$ dans la copie illégale ( copies obtenues par l'intermédiaire du cercle familial ou amical )


Géographie de la piraterie cinématographique
Sur les 6,1 milliards de dollars de pertes supposées, 1,3 milliards concernent les Etats-Unis à eux seuls et donc 4,8 milliards le reste du monde dont presque la moitié pour l' Europe ( plus de 2 milliards ). Parallèle intéressant, si aux USA, c'est la copie privée qui semble " plébiscitée ", au niveau international, c'est plutôt la contrebande alors que l'on peut considérer que le téléchargement fait des émules de part et d'autres.

Au niveau des pays où le piratage est le plus handicapant pour le marché potentiel, on retrouve en premier lieu la Chine suivie par la Russie et la Hongrie. Concernant le podium des pays où le manque à gagner pour les membres de la MPAA est le plus important, la première place revient au Mexique, la deuxième au Royaume -Uni et la troisième à la France.


Portrait robot
L'étude va même jusqu'à tracer le profil type du pirate modèle. Ce serait plutôt un homme qui vivrait en milieu urbain et âgé de 16 à 24 ans, une tranche d'âge qui représente aux USA, 71 % des pirates adeptes du téléchargement illégal ( catégorie surtout estudiantine ). Passé la trentaine, l'individu aurait tendance à se " calmer " de ce côté.

Cette étude peu flatteuse pour la MPAA qui au passage lui a coûté la bagatelle de 3 millions d'euros, démontre l'inefficacité de son action à tel point que l'association lobbyiste a longuement hésité avant de la rendre publique mais face aux rumeurs et fuites diverses, elle s'est vue contrainte de jouer " franc jeu ". D'un autre côté, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, des membres de la MPAA estiment que ces chiffres alarmistes pourraient leurs servir en vue de l'obtention d'une réglementation plus stricte.

Et n'oubliez jamais :

Mpaa

Consulter l'étude complète

Source : MPAA