A peine trois jours après avoir publié une longue liste de correctifs de sécurité pour ses logiciels, Microsoft reconnaît qu'une faille sérieuse affecte l'un deux, et pas n'importe lequel : le tableur Excel.

Une menace bien réelle

Mardi dernier, Microsoft se livrait à son exercice mensuel, le Patch Tuesday, autrement dit la publication de mises à jour pour les applications qui portent sa griffe. Ce mois-ci, la collection était particulièrement fournie, avec 21 correctifs, mais il semble qu'une vulnérabilité soit passée à travers les mailles du filet. Elle concerne le tableur Excel, inclus dans la suite bureautique Office ou disponible séparément. Mais lorsqu'il s'agit de décrire la manière dont la faille en question peut être exploitée, les avis divergent.

Selon Microsoft, il faut obligatoirement ouvrir une feuille de calcul frelatée (comprenez : piégée), sans plus de précision. Ce genre d'attaque est généralement menée au moyen d'un e-mail accompagné d'une pièce jointe au format ".xls" (fichier Excel), et Redmond recommande de ne pas ouvrir ce genre de fichier, à moins d'en avoir au préalable identifié l'expéditeur.

Chez Symantec, on a une lecture un peu différente de la situation, puisqu'on l'attribue à un cheval de Troie, "Mdropper.j", qui profite d'une vulnérabilité encore mal comprise d'Excel pour installer sur les PC visés un téléchargeur furtif ("downloader") connu sous le nom de "Booli.a". "Mdropper.j" parvient à se faire passer pour un fichier Excel tout ce qu'il y a de normal, et une fois ouvert, il peut prendre le contrôle de la machine qu'il infecte, et la transformer en PC zombie. Elle servira alors à propager le code malicieux, ou du spam, voire les deux.

Personne n'est à l'abri

Symantec insiste sur le fait qu'à ce jour, aucune version de Windows et/ou d'Excel n'est véritablement à l'abri de cette menace : des machines sous Windows XP Service Pack 2 et Excel 2003 Service Pack 2 ont été infectées en laboratoire, et il n'est pas exclu que Word XP soit potentiellement vulnérable, malgré un correctif publié par Microsoft... mardi dernier. Face à cette nouvelle menace, tant Microsoft que Symantec manquent un peu d'arguments. L'éditeur de solutions de sécurité informatique californien recommande seulement de n'ouvrir de documents Excel que "lorsque c'est vraiment nécessaire", tout en insistant sur le fait qu'il travaille activement, avec l'aide de plusieurs de ses homologues, à une solution plus efficace. Le problème est que, de l'aveu même de Symantec, des codes permettant d'exploiter cette faille circulent sur le Web au moment même où vous lisez ces lignes.

L'éditeur danois de solutions de sécurité Secunia vient d'attribuer à cette faille la qualification de "hautement critique", tandis que Secure Elements la place à 10 sur une échelle qui comporte 10 échelons.

On ne peut être plus clair : sortez couverts !

 

PS : à ceux qui s'interrogeraient sur le format un peu inhabituel de cet article (les en-têtes de paragraphes décollés, par exemple), je répondrai que mon satisfecit à l'égard d'Opera 9 bêta aura été de courte durée. L'interface qui nous sert à publier notre prose ne fonctionne pas aussi bien qu'elle devrait, en association avec Presto, le moteur de rendu graphique d'Opera, et sous Firefox, le rendu est excellent, mais au prix d'une charge mémoire supérieure à 120Mo (au dernier recensement...) pour trois malheureux onglets ouverts, avec une utilisation du processeur abonnée à 98%. J'ai donc choisi de poster depuis une surcouche d'Internet Explorer, afin d'épargner à mes oreilles le vrombissement lancinant du ventilateur de mon PC portable...

"Grrrrr !", fit Ange-Gabriel...