Lg vx8100 En juillet dernier, Viviane Reding, la Commissaire européenne à la Société de l'Information, a présenté les plafonds tarifaires qu'elle envisageait de mettre en place dans le cadre du roaming dans l'Europe des 25. Malheureusement, certains ne sont pas du tout d'accord avec ces mesures et entendent bien le faire savoir.


Définition du roaming et mesures envisagées

Nous en donnons assez régulièrement la définition, mais pour ceux qui ne connaissent pas ou très peu, il n'est jamais trop de rappeler ce qu'est le roaming.

Le roaming - ou itinérance en français - est le fait d'utiliser son téléphone portable hors des frontières de son pays d'origine. Pour que cela soit possible, il faut permettre l'acheminement des communications entre les différents opérateurs nationaux du pays dans lequel on se trouve. Ainsi, lorsque l'on appelle d'un autre pays que le sien, notre opérateur national devra payer un tarif de gros à l'opérateur local partenaire, afin qu'il achemine notre appel sur notre réseau d'origine.

Afin de mettre un terme à la tarification qualifiée d'excessive dont sont victimes les usagers de ce service, Viviane Reding a proposé une régulation des tarifs associés. Les plafonds proposés, dont la mise en place était prévue pour la mi-2007, étaient les suivants : 0,165 € HT/min pour les appels reçus, de 0,33 € HT/min pour les appels passés en local et de 0,49 € HT/min pour les appels passés à l'étranger. Quant à la marge réalisée par les opérateurs lors de la revente au détail, elle ne devait excéder 30%. La facture des abonnés concernés devait donc diminuer, sauf que tout le monde ne semble pas sur la même longueur d'onde quant à cette régulation, loin de là.


Dix gouvernements européens, dont la France, y sont opposés
Malheureusement, à l'opposition de la GSM Association, était venue s'ajouter celles de 10 gouvernements de l'Europe des 25. Parmi eux, nous comptions l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Voici pour souvenir l'extrait de la lettre envoyée par notre gouvernement à la Commission Européenne :

" Agir directement sur les prix de détail laisse peu de place à l'innovation et au jeu de la concurrence.  Le règlement doit apporter une réponse très proportionnée et être le moins intrusif possible afin de ne pas enrayer le jeu de la concurrence. Il ne doit pas déstabiliser l'économie du secteur ou aboutir à une surrégulation. Il est également crucial de ne pas désavantager les opérateurs de l'Union par rapport à leurs concurrents extracommunautaires. "



Orange et SFR : la menace sur les appels nationaux
Logo orange Profitant clairement de l'appui du gouvernement français, les deux principaux opérateurs mobiles français, Orange et SFR, ont indiqué être prêts à augmenter les tarifs des autres services, si la régulation devenait effective.

Logo sfr Voilà ce que nous apprenait le quotidien Les Echos dans son édition du lundi 14 août. Quand Viviane Reding indiquait que les opérateurs se chargeraient de compenser le manque à gagner de 5,4 milliards d'euros via les marchés nationaux, elle n'était pas si loin finalement.

Pour justifier cette menace - il faut dire ce qui est... -, les opérateurs indiquent que ces mesures ne servent à rien puisque le marché se régule de lui-même grâce à la concurrence. De plus, ils indiquent qu'ils continueront à réduire leurs tarifs.


Bouygues logo Et Bouygues Télécom '
Le troisième opérateur national semble, pour sa part, être moins virulent. Il n'aurait rien contre la régulation de gros, mais reste toutefois clairement opposé à celle de détails.


Quand je vous disais que la partie était loin d'être gagnée, je n'étais pas bien loin non plus. La suite au prochain épisode.