DivX a décidément fait du chemin depuis ses débuts montpellierains, il y a près de 8 ans ! La firme, depuis relocalisée à San Diego, en Californie, se prépare en effet à ouvrir une partie de son capital au public.


Un conte de fée...
Lorsque Jérôme Rota inventa son format de compression de vidéo, qu'il surnomma DivX ;), un clin d'oeil appuyé au moribond réseau de distribution de DVD de Circuit City, il voyait certainement déjà grand, mais peut-être pas tout à fait à ce point : en "modifiant" (d'aucuns diraient, "en piratant"...) un codec Microsoft pour le format de vidéo MPEG-4, et en le baptisant DivX 3.11, la jeune firme française s'était faite remarquer par les professionnels de la vidéo, tant la qualité de son travail rendait les fichiers AVI plus compacts et agréables à visionner. Un peu plus tard, Microsoft commença à faire les gros yeux au petit importun tricolore, ce qui contraignit les développeurs français à inaugurer leur propre codec, DivX 4, qui ne devait plus rien à son illustre ancêtre, et a depuis fait l'objet d'un dépôt de brevet à son tour. Suivit une déclinaison libre (OpenDivX) du même format, puis la controversée sortie du projet XviD, qui renaissait sur les cendres d'OpenDivX, tout en restant fidèle à la partie 2 de la norme MPEG-4. XviD vole depuis de ses propres ailes, et DivX a grandi, au point que les studios hollywoodiens s'arrachent ses faveurs. Il était donc temps de franchir un cap...


Petit mais costaud...
Même si son chiffre d'affaires (27,2 millions de dollars US pour le premier semestre 2006) et son bénéfice net avant impôt (5,9 millions de dollars US sur la même période) le placent parmi les Petits Poucets de l'industrie informatique, DivX n'en demeure pas moins une entreprise profitable et bien gérée. La qualité de son produit-phare est l'une des raisons de son succès : en compressant une vidéo au format MPEG-2 sous un facteur 10, il permet de faire tenir sur un simple CD un film de longueur respectable, le tout sans perte en terme de qualité de l'image. Par le même biais, il est possible de "caser" huit films sur un DVD du commerce. Les fabricants d'appareils de lecture et d'enregistrement de ces supports optiques ne s'y sont pas trompés, puisque depuis l'apparition de ce standard, plus de 50 millions de ces matériels ont été écoulés à travers le monde.

La success-story de DivX a tout de même connu quelques accrocs, comme lorsque plusieurs studios cinématographiques se sont plaints du fait que certains consommateurs se servaient de ce format pour encoder illégalement des films pourtant couverts par les lois de protection des oeuvres audio-visuelles. La firme californienne a depuis rectifié le tir, et ajouté des protections logicielles à son outil. Populaire en Europe, en partie du fait de ses origines, DivX a mis plus longtemps à se faire (re)connaître outre-Atlantique, mais cela valait la peine d'attendre, visiblement : la semaine prochaine, l'entreprise mettra en vente sur les marchés financiers 9,1 millions de titres, à un prix initial compris entre 12 et 14 dollars US l'unité, ce qui devrait lui rapporter entre 109 et 127 millions de dollars US.

De quoi assurer son avenir...