Jeu sous surveillance
Cette loi CAMRA, qui bénéficie à la fois du support personnel et du lobby politique des personnalités comme Joseph Lieberman (influent sénateur démocrate du Connecticut), Hillary Clinton et Dick Durbin (sénateur de l’état de l’Illinois et actuel porte-parole des Démocrates au Sénat, ancien avocat de Springfield…), ou encore, côté républicain de Rick Santorum (représentant ultraconservateur de la Pennsylvanie) et de Sam Brownback (sénateur du Kansas), délèguerait le CDC, assisté du National Academy of Science pour agir comme « sphère de surveillance » sur tout ce qui touche de près ou de loin aux jeux vidéo : les influences – négatives et positives – qu’exercent des jeux vidéo, les films, la télévision, internet et toute sorte de média électronique sur les jeunes.

A partir de là, le CDC débloquerait des crédits en faveur de laboratoires de recherche pour étudier les paramètres tels que le format du médium (i.e. le support), la durée d’exposition à ce médium, l’âge des jeunes concernés, le degré d’implication des parents ainsi que le lieu précis où le médium est utilisé (i.e. cadre scolaire, domicile, bibliothèque, cinéma…).


Du bon usage des fonds publics
Initialement présentée par le sénateur Lieberman en 2003, la loi CAMRA est activement défendue par diverses organisations : le National Institute on Media and the Family, le Center for Media and Child Health et le American Psychological Association.

En face, un groupe de consultants qui se dit « citoyen avant tout » – le Citizens Against Govenement Waste – clame que des travaux de recherche du même genre, mais initiés par des ONG, sont déjà en voie et que les conclusions de la loi CAMRA ne pourraient être que superfétatoires.


Dialogue entre générations '

Sam Brownback un des plus ardents défenseurs de la loi CAMRA affirme que l’on « ne connaît pas assez les influences qu’exercent les média électroniques sur le développement de nos enfants. » Il ajoute que c’est uniquement l’exposition « outrancière » des enfants à ces média que veut étudier – et régir ' – la loi CAMRA.

Les élus américains ont eu le mérite de mettre sur pied un dispositif scientifique afin d’étudier en gros ce que les jeunes « consomment ». Néanmoins, il faut se méfier d’éventuelles dérives et de faciles clichés dès que l’on aborde le terrain glissant de l’adolescence et des jeux vidéo. Signe des temps, avant même l'adoption de cette proposition de loi, Joseph Lieberman avait déjà sa petite idée sur la question de la violence dans les jeux vidéo. Les fans US de GTA s'en souviennent sans doute encore.