Rockstar logo Le juge Ronald Friedman, du circuit de la cour de Miami-Dade, a débouté la plainte du procureur Jack Thompson, qui avait argué du fait que le jeu constituait une violation des lois dites de " nuisance " qui existent dans l'état de Floride.


Si vis pacem...
Les lois sus-mentionnées prévoient que toute activité qui nuirait à la santé de la communauté est prohibée. La plainte a cependant été rejetée vendredi dernier, juste quelques jours avant la sortie du jeu (ce mardi) aux Etats-Unis.

Le cas fait partie d'une longue croisade personnelle menée par Mr Thompson, qui prend pour cible tous les créateurs de jeux vidéo qu'il estime violents et immoraux. Il a déjà mené plusieurs cas dans plusieurs Etats américains et a déclaré que Bully était un véritable " simulateur de Columbine ", en souvenir du lycée où une fusillade tragique avait eu lieu il y a de cela quelques années.

Justin Goldberg, coordinateur de la communication pour la Coalition Nationale contre la Censure (ou, en anglais dans le texte, the National Coalition Against Censorship) a pour sa part expliqué que l'opposition joue depuis longtemps sur le registre moral pour essayer de bannir des écrits, des films, des chansons et maintenant des jeux vidéo, sans jamais les lire, les regarder, les écouter ou les jouer.

Thompson a répliqué en disant qu'il ne pouvait faire confiance en un jeu publié par Take2 Interactive, qui avait, rappelons-le, dû s'arranger après la découverte d'un module appelé Hot Coffee, qui ajoutait du contenu pornographique  à l'un de ses jeux les plus connus, Grand Theft Auto : San Andreas.

Mr Thompson a argué du fait que Bully encouragerait les joueurs à répondre à la violence par la violence. Pour information, le jeu permet en effet de taper, de donner des coups de pied, d'utiliser une fronde ainsi qu'une batte de base-ball. Il ne contient cependant aucune référence à la mort ou à un quelconque épanchement de sang.


...Para Bellum*
Friedman a cependant avoué de son propre chef qu'un tel jeu, s'il est violent, expose quand même moins les joueurs à la violence que ne le ferait un journal télévisé ou tout autre émission de télévision.

Le secteur scolaire de Miami-Dade a  banni le jeu et un site Web anglais qui s'occupe de tout ce qui a trait à l'intimidation en milieu scolaire a appelé de ses voeux une interdiction totale au Royaume-Uni. Le site, qui s'apelle Bullying Online, a fait savoir qu'il demandait une interdiction après avoir vu la première démo du jeu.

Thompson a déjà deux autres procès en cours avec Rockstar dans les Etats du Nouveau Mexique et de l'Alabama, avec pour principal grief le fait que plusieurs meurtres qui ont eu lieu dans ces états n'auraient pas eu lieu si les suspects n'avaient pas joué aux jeux violents distribués et produits par Rockstar. Il est intéressant de souligner que les différentes procédures de bannissement de jeux violents ou sexuellement explicites initiées par Mr Thompson dans divers états ont toutes été déboutées et jugées anticonstitutionnelles.

Tous ces procès remettent encore une fois sur le tapis la question (hautement sujette à caution) de savoir si les jeux vidéo sont vraiment ou pas les causes de la violence chez les personnes qui y jouent.
Bizarrement, il n'est jamais pris en compte le fait que les jeux vidéo sont aussi largement répandus au Japon, qui reste cependant un des pays avec le taux de criminalité le moins élevé du monde.

A noter que Rockstar a annoncé deux nouveaux jeux, dont Grand Theft Auto: Vice City Stories qui sera disponible dans les semaines à venir et Grand Theft Auto IV qui devrait paraitre en 2007.
La série des Grand Theft Auto a connu un succès mondial énorme, et GTA San Andreas est devenu le premier produit culturel vendu en France en 2004.

* Si vis pacem, para bellum : si tu veux la paix, prépare toi à la guerre.