Il y a bien en France des défenseurs de la morale, des chevaliers des temps modernes qui protègent les esprits fragiles et influençables de nos chères têtes blondes. Merci à eux '


Une proposition légitime
C'est le projet de loi sur la délinquance qui avait déjà pointé du doigt les jeux vidéos en imposant une signalétique plus claire permettant de connaître le genre d'atrocités contenues dans le jeu. Cette mesure tout à fait compréhensible permet aux parents de mieux situer le contenu du jeu et de pouvoir éviter ainsi à leurs enfants de tomber sur des scène choquantes.
Mais aujourd'hui un député propose d'interdire simplement tout jeu qui serait une "incitation directe à des violences sexuelles, à des sévices corporels, à des actes de barbarie et au meurtre". Proposé ainsi, le texte a toutes les raisons d'être accepté puisqu'il ne défend que les principes moraux les plus fondamentaux :
« Art. 33 bis. – Il est interdit sur le territoire national d’éditer, et de diffuser par vente, par location ou par le net, les documents mentionnés à l’article 32, contenant une incitation directe à des violences sexuelles, à des sévices corporels, à des actes de barbarie et au meurtre ».


Mais des interprétations très subjectives
Le problème comme toujours repose sur l'interprétation des textes de lois, qui reste une grande inconnue pour l'instant. Ainsi l'on apprend que le jeu "Rules of Rose" sur PS2 serait cité en exemple comme étant un titre dans lequel "il s’agit de violer dans les plus horribles conditions une petite fille puis de la torturer avant de la tuer dans la pire des souffrances."
La polémique commence à monter autour de ce sujet car les exemples cités par le député serait légèrement exagérés et détourneraient les idées du jeu. Si pour certains Rules of Rose est un titre malsain qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains, ce titre a reçu la mention réservée aux plus de 16 ans, mais nombre de joueurs et membres de la presse s'élèvent contre les paroles du député.


On en veut à nos jeux !
Cette affair n'est pas sans rappeler le tapage médiatique provoqué outre manche par l'affaire Bully (le nouveau titre Rockstar créateur des GTA), qui semble s'avérer être en réalité un jeu tout à fait grand public. Si l'envie de protéger la jeunesse est un acte tout à fait louable, il faudrait tout de même voir à prêter plus attention au contenu réel des jeux vidéos avant de les juger. Ils sont également un moyen d'expression, au même titre que le cinéma ou la presse, et l'interdiction pure et dure d'un titre (mis à part cas particuliers évidement) serait une entrave à cette liberté.

Le texte est soumis au parlement en ce moment dans le cadre du projet de loi sur la prévention de la délinquance. Il serait bien dommage que la France suive le modèle de certains de nos voisins américains qui veulent faire des jeux vidéos un outil contrôlé. N'oublions pas que la meilleur protection d'un enfant restera toujours la surveillance de ses parents.