Le constructeur Citroën a dévoilé son concept-car Elo, un monospace électrique de 4,10 m qui bouscule les codes. Conçu comme un espace de vie modulable avec ses partenaires Decathlon et Goodyear, il peut accueillir jusqu'à six personnes et se transformer en bureau ou en chambre.
Ce laboratoire d'idées annonce la vision de Citroën pour le véhicule familial de demain, inspirant un futur modèle de série. Face à la domination des SUV, la marque aux chevrons, autrefois maître du segment avec le Xsara Picasso, opère un retour aux sources stratégique.
Sous l’impulsion de son directeur Xavier Chardon, le constructeur cherche à se reconnecter avec l’ADN de la marque, fait d'innovation, d’audace et d’ingéniosité, pour écrire un nouveau chapitre de son histoire.
Un concentré d'astuces dans un gabarit de citadine
La première démonstration de force du concept Elo réside dans son rapport taille/habitabilité. Avec un gabarit ultra-compact de 4,10 mètres, soit à peine plus qu'une C3, il promet une habitabilité record.
Le secret réside dans une architecture 100 % électrique qui rejette les roues aux quatre coins, supprimant ainsi les porte-à-faux avant et arrière. Chaque centimètre est exploité pour maximiser l’espace intérieur, fidèle à la philosophie « small is the new big ».
Esthétiquement, Elo adopte une silhouette monocorps à l'allure joviale et sympathique. L'accès à bord est spectaculaire grâce à des portes antagonistes coulissantes qui s'ouvrent à la manière d'une cabine de téléphérique, éliminant le pied milieu.
Citroën a collaboré avec Decathlon pour intégrer des matériaux innovants et durables, comme le polypropylène expansé utilisé pour les protections de boucliers, un clin d'œil aux casques de vélo.
L'habitacle, véritable couteau suisse automobile
À l'intérieur, Elo se révèle être un véritable couteau suisse de la modularité. L'une des innovations majeures est le poste de conduite en position centrale, flanqué de deux sièges passagers légèrement en retrait, rappelant l'architecture de la McLaren F1.
Cette configuration 3 + 3 permet d'accueillir jusqu'à six personnes, les deux sièges avant supplémentaires se déployant depuis le plancher. Le siège conducteur, pivotant à 360 degrés, facilite les interactions à l'arrêt.
Le concept tire son nom de la philosophie « Rest, Play, Work » (se reposer, jouer, travailler). En partenariat avec Decathlon, l'habitacle se transforme en chambre pour deux grâce à des matelas gonflables Dropstitch, ou en salle de projection via un écran rétractable.
Il peut également devenir un bureau mobile grâce à une tablette amovible. Les sièges arrière sont même extractibles pour servir de fauteuils d'appoint en extérieur, une modularité poussée à l'extrême.
Une vitrine technologique pour l'avenir de la marque ?
Elo n'est pas seulement un exercice de style et de modularité ; il explore de nouvelles pistes technologiques. L'interface homme-machine est totalement repensée, abandonnant les écrans traditionnels au profit de la projection des informations utiles à la conduite sur une bande transparente en bas du pare-brise.
Cette approche, évolution du concept Oli, vise à simplifier l'expérience tout en réduisant les coûts. Le volant monobranche, héritage de la mythique DS de 1955, est lui aussi réinterprété avec un design à double méplat.
Si Citroën insiste sur le fait qu'Elo restera un laboratoire d’idées et ne sera pas commercialisé en l'état, la marque admet qu'il inspirera fortement un futur véhicule du segment B attendu à l'horizon 2028.
Ce concept s'inscrit pleinement dans la stratégie de reconquête de Citroën, qui cherche à réaffirmer son identité créative et accessible. Elo souffle un vent de fraîcheur bienvenu, prouvant que l'ingéniosité peut encore redéfinir les standards de l'automobile familiale.