Fini les mâts et les pales. Une startup française, Wind Fisher, teste actuellement un prototype d'éoliennevolante (MAG15) à Saint-Maurice-de-Rémens (Ain). L'engin, un cylindre de 15m gonflé à l'hélium, est relié au sol par un câble.

Il utilise une force physique bien connue du tennis pour produire de l'électricité : l'effet Magnus. L'objectif est de capter les vents d'altitude, plus forts et constants, pour une production décuplée.

Qu'est-ce que l'effet Magnus appliqué à une éolienne ?

L'effet Magnus est la force qui dévie un objet en rotation dans un fluide (comme l'air). C'est le "lift" de Rafael Nadal au tennis ou la frappe brossée de Roberto Carlos en 1997. Wind Fisher applique ce principe : le cylindre tourne sur lui-même (300 tours/min).

Le vent le frappe, et cette rotation crée une force latérale qui le fait monter et tirer sur son câble. Ce mouvement de traction génère l'énergie mécanique, convertie en électricité par un générateur au sol, dans la base.

Quels sont les avantages de cette éolienne volante ?

Les promesses sont multiples. D'abord, la sobriété : elle nécessite beaucoup moins de matériaux qu'une éolienne traditionnelle. Ensuite, l'efficacité. En allant chercher le vent à 300 mètres d'altitude, là où il est 80% plus puissant, le facteur de charge atteint 60%, bien plus que l'éolien classique ou en mer.

Elle est aussi productive 98% du temps, décollant même sans vent notable grâce à l'hélium. Enfin, elle est autonome : un treuil la ramène à sa base (un conteneur) si le vent est trop faible ou trop fort.

Quelle est la feuille de route de Wind Fisher ?

Le prototype MAG15 ouvre la voie à la commercialisation de cette nouvelle forme d'électricité. L'équipe, composée d'anciens de Thales et Airbus, vise 2026 pour le premier modèle commercial, le MAG25 (25m, 100-200 kW).

Ce modèle vise les sites isolés, les îles et les micro-réseaux, avec un déploiement en 24h. Dans un second temps, Wind Fisher prépare le MAG80 pour 2028, un monstre de 2 MW destiné aux parcs à grande échelle (10-100 MW). Une usine d'assemblage est prévue en France.

Foire Aux Questions (FAQ)

Cette technologie est-elle vraiment nouvelle ?

L'effet Magnus est connu depuis le 19e siècle. Il a déjà été utilisé pour propulser des navires, notamment l'Acyclone du commandant Cousteau en 1985. L'innovation de Wind Fisher est de l'appliquer à une éolienne aéroportée (MAG) pour la production d'électricité.

Qui est derrière ce projet ?

Wind Fisher est une startup industrielle française créée en 2021, co-fondée par Armand Tardella (physicien ex-Thales) et Garett Smith (ingénieur ex-Airbus). Le projet a reçu 1,5 million d'euros de Bpifrance et d'investisseurs privés, et a été incubé chez Techstars.