La Commission européenne annonce le lancement d'une enquête visant Google. Elle concerne l'utilisation des contenus provenant d'éditeurs de presse et de la plateforme YouTube pour entraîner ses propres services d'IA.
Les soupçons qui pèsent sur Google
L'exécutif européen s'inquiète de l'utilisation par Google du contenu des éditeurs web pour alimenter ses services d'IA générative, notamment les AI Overviews et le AI Mode intégrés à son moteur de recherche.
Ces outils affichent des résumés générés par l'IA en réponse aux requêtes des utilisateurs, souvent au-dessus des résultats de recherche organiques de Google, et permettent une recherche à la manière d'un chatbot. À noter qu'ils ne sont pas disponibles en France.
Le principal grief est que la pratique se ferait sans compensation appropriée pour les éditeurs, et sans leur offrir la possibilité de refuser une telle utilisation de leur contenu. De nombreux éditeurs dépendent fortement du trafic généré par Google Search et craignent de perdre leur visibilité. La question d'un abus de position dominante se pose.
Le cas des créateurs sur YouTube
L'enquête se penche également sur le cas de YouTube, propriété de Google. Les soupçons portent sur l'utilisation des vidéos et autres contenus mis en ligne par les créateurs pour entraîner les modèles d'IA de Google, là encore sans rémunération ni option de refus.
Les conditions d'utilisation de YouTube obligent les créateurs à accorder à Google la permission d'utiliser leurs données à diverses fins, y compris pour l'entraînement de modèles d'IA.
Parallèlement, les politiques de la plateforme interdisent explicitement aux développeurs d'IA concurrents d'utiliser ce même contenu pour leurs propres modèles, créant une potentielle distorsion de concurrence.
La réaction de Google
Si les pratiques de Google sont jugées illégales, l'entreprise s'expose à des amendes pouvant atteindre 10 % de son chiffre d'affaires mondial annuel. À ce stade, rien ne préjuge de l'issue de l'enquête.
De son côté, Google a réagi par la voix d'un porte-parole, affirmant que " cette plainte risque d'étouffer l'innovation dans un marché plus concurrentiel que jamais ".
Le groupe a ajouté : " Les Européens méritent de bénéficier des dernières technologies et nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les secteurs de l'information et de la création dans leur transition vers l'ère de l'IA. "