Le groupe Oracle, en pleine ascension dans l'intelligence artificielle, lance OCI Zettascale10, un supercalculateur cloud revendiquant une capacité de traitement de 16 zettaflops de puissance grâce à 800 000 GPU Nvidia.

Ce système, conçu pour les charges de travail IA les plus extrêmes et au cœur du projet Stargate d'OpenAI, positionne l'entreprise comme un concurrent majeur dans la course à l'infrastructure pour l'intelligence artificielle.

Le marché de l'infrastructure pour l'intelligence artificielle est le théâtre d'une compétition féroce où chaque géant de la tech cherche à offrir la plus grande puissance de calcul.

Dans ce contexte, Oracle, souvent perçu comme un acteur en retrait face à Microsoft ou Amazon, vient de faire une annonce de taille, espérant ainsi rattraper son retard et s'imposer comme un pilier incontournable.

Une architecture de tous les superlatifs

Au cœur de cette offensive se trouve l'OCI Zettascale10, un système présenté comme le plus grand supercalculateur IA disponible dans le cloud. 

Cette puissance brute est conçue pour répondre aux besoins des charges de travail IA les plus exigeantes, notamment l'entraînement de modèles de langage massifs. C'est d'ailleurs cette infrastructure qui servira de fondation au projet Stargate d'OpenAI, situé au Texas.

Comment atteindre une telle échelle ?

Pour interconnecter cette myriade de processeurs graphiques sans créer de goulots d'étranglement, Oracle mise sur sa technologie réseau propriétaire, l'Acceleron RoCE.

Ce système permet aux GPU de communiquer entre eux avec une latence extrêmement faible, comme s'ils se trouvaient dans un seul et même rack, même s'ils sont répartis sur plusieurs datacenters.

L'architecture est pensée pour maximiser la bande passante tout en optimisant la consommation énergétique, un défi majeur à cette échelle. Oracle met également en avant une conception qui simplifie les couches réseau pour réduire les coûts et améliorer la fiabilité globale.

Un pari audacieux face à une concurrence établie

Si les chiffres avancés par Oracle sont impressionnants, ils n'ont pas encore fait l'objet d'une vérification indépendante. Les métriques de performance dans le cloud peuvent varier, et ces 16 zettaflops représentent probablement un pic théorique plutôt qu'un rendement soutenu en conditions réelles.

La véritable efficacité dépendra de l'optimisation logicielle et de la robustesse du réseau. De plus, Oracle ne sera pas seul sur ce terrain : ses rivaux construisent également leurs propres clusters de GPU à grande échelle, et la course à la puissance est loin d'être terminée.

Le déploiement de Zettascale10 est prévu pour l'année prochaine. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'industrie pourra véritablement juger si cette architecture tient ses promesses et si Oracle parvient à transformer cet exploit technologique en succès commercial. La question reste ouverte : ce géant de la base de données a-t-il les armes pour devenir un leader de l'ère de l'IA générative ?