Jamais avare en… publicité, Eyeo annonce que son outil de blocage de publicité Adblock Plus a franchi le cap des 500 millions de téléchargements. Ce demi-milliard a été atteint en l'espace de dix ans, soit depuis les débuts de Adblock Plus 0.6 sous la forme d'une extension pour le navigateur Firefox.

Le premier bloqueur avait été écrit par un dénommé Henrik Aasted Sørensen. Le code est passé entre les mains de quelques développeurs jusqu'à une réécriture en 2006 par Wladimir Palant qui a cofondé en 2011 la société Eyeo basée en Allemagne en s'associant avec Till Faida. À l'époque, ce dernier était étudiant et avait consacré une thèse à cet outil.

Plus de 500 millions de téléchargements ne veut pas dire autant d'utilisateurs actifs. Il y aurait aux alentours de 50 millions d'utilisateurs pour Adblock Plus (et quelque 40 millions pour AdBlock). Eyeo a fait l'objet de plusieurs attaques en justice dont essentiellement de la part du groupe de médias Axel Springer qui l'a accusé de racket avec sa politique de publicités acceptables.

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Pour le moment, Eyeo a eu les faveurs des décisions de justice. Fin 2015, l'éditeur a même fait mine de transparence en expliquant son modèle de monétisation. Sa principale source de revenus est le programme de publicités acceptables avec le paiement d'une licence d'utilisation pour les services en liste blanche.

Ce paiement ne concernerait que des grands groupes - non cités (les noms de Google, Amazon, Microsoft et le réseau publicitaire Taboola avaient été fuités par Forbes) - enregistrant plus de 10 millions d'impressions publicitaires par mois. Ils reversent jusqu'à 30 % des revenus supplémentaires générés par l'inscription sur la liste blanche des publicités acceptables. Près de 90 % des licences seraient accordées gratuitement.

De son point de vue, Eyeo considère avoir contribué à lancer un " dialogue entre les utilisateurs et les annonceurs ". Reste que l'invitation du porte-parole de Adblock Plus à la conférence annuelle de l'IAB a été décommandée. Elle se déroule actuellement aux États-Unis.

L'organisation, qui regroupe les acteurs de la publicité sur Internet et a récemment reconnu s'être plantée avec des publicités invasises et le ciblage publicitaire, a par contre autorisé le patron de Ghostery - une extension anti-tracking - à participer à cette conférence. Ghostery continue d'accuser Adblock Plus d'extorquer de l'argent aux annonceurs.