Après une longue période de stagnation ne leur permettant pas de dépasser 5 à 6% de part de marché en France, les opérateurs mobiles virtuels ( MVNO ) avaient donné de la voix en 2008 pour obtenir des conditions économiques plus favorables face à des opérateurs mobiles historiques ne donnant accès à leur réseau qu'en conservant un contrôle étroit limitant les perspectives de croissance.

Saisie, l'Autorité de la concurrence avait confirmé l'existence de freins au développement des MVNO, notamment par rapport à d'autres pays, et appelé à des mesures correctrices par le régulateur des télécommunications, l'Arcep.

Depuis, le régulateur a fait de l'engagement sur une ouverture aux MVNO un critère lors de l'attribution de nouvelles bandes de fréquences mobiles ( pas toujours avec succès ) et les conditions d'accès ont été légèrement assouplis, jusqu'au statut de MVNO dégroupé qui permet de gérer directement la base de clients. Ces différentes mesures ont permis aux MVNO de gagner des parts de marché jusqu'à dépasser les 11%.

Problème, l'arrivée de Free Mobile, avec ses tarifs agressifs, et la réaction des opérateurs via des offres mobiles low cost, mettent de nouveau en péril le modèle économique des opérateurs mobiles virtuels qui n'ont pas assez de marge de manoeuvre pour s'y adapter.


Les offres low cost sabordent la dynamique des MVNO
En conséquence, Alternative Mobile, association regroupant plusieurs MVNO, annonce avoir de nouveau saisi l'Autorité de la concurrence au mois de septembre, pour tenter de faire reconnaître, comme en 2008, une situation impossible à tenir en l'état afin d'obtenir une régulation plus favorable sur les prix de gros.

Alternative Mobile avait déjà exprimé son mécontentement à la vue du barème proposé par Free Mobile pour l'hébergement des MVNO qui ne leur laissait aucune chance de monter des offres commerciales attractives, au point que l'association avait demandé à l'Arcep de prendre des sanctions pour manquement aux conditions d'hébergement pourtant promises lors de l'attribution de la quatrième licence 3G.

L'arrivée de Free Mobile en début d'année, avec la récupération de plusieurs millions de clients en l'espace de quelques mois, a fait souffrir les grands opérateurs mobiles mais aussi les MVNO. Leur part de marché a d'ailleurs connu un creux significatif au premier trimestre de l'année, retombant à 11,15% après avoir atteint 11,43% fin 2011. Elle est légèrement remontée au deuxième trimestre, sans récupérer totalement la baisse précédente.