Après les bactéries, les lichens et les tardigrades, ce sont les algues qui confirment leur capacité à survivre des mois durant aux conditions extrêmes de l'espace. Des échantillons de l'espèce Sphaerocystis, originaire du Cercle Arctique, ont ainsi passé 530 jours accrochés à l'extérieur de l'ISS à affronter le vide de l'espace mais aussi des variations de températures extrêmes et l'effet des radiations UV ionisantes qui sont normalement atténuées par l'atmosphère terrestre.

Et le fait est que les algues du Cercle Arctique ont survécu à cette expérience du cadre BIOMEX (Biology and Mars Experiment) extrême pour une forme de vie, même dotée de systèmes d'adaptation au froid et à la dessiccation (c'est pour ces raisons qu'elle a été sélectionnée).

Credit : ESA/Roscomos

Il reste maintenant aux chercheurs à déterminer comment les algues se sont protégées contre leur environnement hostile et si leur ADN a été endommagé ou modifié par le bombardement de rayons UV. Et si oui, dans quelle mesure.

Credit : Thomas Leya / Fraunhofer IZI-BB

Autant d'informations qui auront leur importance pour déterminer s'il est possible de faire pousser sans risque des végétaux sur d'autres planètes (au hasard, Mars) afin de nourrir une colonie humaine et ces algues, productrices d'oxygène de protéines et d'oméga-3, pourraient être un bon candidat comme ressource alimentaire dans des serres extraterrestres.

L'étude des algues rescapées fournira également des indications sur la possibilité que des formes de vie aient pu venir de l'espace (par exemple via des météorites) et ensemencer la Terre, selon la théorie de la panspermie.

Enfin, cette expérimentation sur les algues du Grand Nord pourra également faire émerger des applications commerciales, comme des crèmes anti-UV ou des compléments alimentaires, même si les techniques de production industrielles restent encore à inventer.

Source : Fraunhofer