Analysys logo Le rapport émis par le cabinet d'études Analysys évalue l'évolution de la substitution fixe-mobile en Europe, c'est à dire la migration progressive des utilisateurs de lignes fixes vers la téléphonie mobile. Dans les pays pour lesquels cette transition est bien entamée, le recul du marché des services de voix fixe ne cesse de s'accélérer.

" Nous observons sur plusieurs marchés non pas un recul lent et progressif de la téléphonie fixe, comme beaucoup l'avaient pensé, mais un retrait rapide ", explique Alastair Brydon, co-auteur du rapport. " A ce rythme, 90% des minutes voix consommées en Finlande proviendront de téléphones portables en 2008. "


Les acteurs industriels surpris par la rapidité de migration
L'exemple est extrême puisque ce pays qui a présenté le plus haut niveau de substitution fixe-mobile en Europe occidentale fin 2005. A cette période, les appels mobiles représentaient déjà 64.6% de son trafic voix. Mais c'est également le pays qui a connu la plus forte migration de fixe à mobile, estimée à 10% annuellement, pour atteindre 74.6% en 2006.

Il n'empêche que la tendance est générale et, dans cinq marchés d'Europe de l'Ouest, il y a eu plus de minutes consommées par la téléphonie mobile que par la téléphonie fixe et les réseaux IP réunis. La VoIP semble avoir peu d'impact sur le niveau de substitution malgré l'attrait de sa gratuité ou de ses tarifs avantageux par rapport à une consommation de forfait mobile ou de cartes prépayées.

La substitution gagne aussi les pays qui y étaient peu sensibles, comme l'Allemagne, dont seuls 17.5% du trafic voix passaient par des appels mobiles fin 2005. Cette proportion est montée à 24.3% fin 2006, encouragée par les offres de type home-zone des opérateurs (une grille tarifaire avantageuse pour les appels de mobile à fixe dans une cellule déterminée, celle couvrant une habitation, généralement).

" Ce qui est gênant pour les opérateurs de lignes fixes, ce n'est pas la substitution fixe-mobile en soi, mais le rythme sur lequel elle opére ", ajoute Rupert Wood, analyste chez Analysys. " Bien évidemment, ces opérateurs cherchent de nouvelles sources de profit mais le déclin accéléré des revenus de leur coeur d'activité les pénalise au moment où ils s'engagent dans de coûteux programmes de mise en place de réseaux de nouvelle génération. "