Justice Kent Wakeford, ancien directeur exécutif des affaires commerciales d'AOL et John Tuli, ancien vice-président de la division NetBusiness d'AOL, sont parmi les quatre accusés d'un procès se déroulant dans un tribunal d'Alexandria.

Les deux hommes sont en effet accompagnés de deux responsables exécutifs de PurchasePro et ils sont accusés, bien qu'ils s'en défendent, de diverses fraudes et d'avoir publié de faux communiqués à leur auditoire.


Les dirigeants d'AOL et de PurchasePro incriminés
Les procureurs ont indiqué, dans des communiqués publiés hier et rapportés par nos confrères d'Associated Press, que PurchasePro avait investi dans AOL en 2000. En échange, le fournisseur d'accès à Internet l'aidait à vendre sa " licence marketplace " qui est un produit destiné à faciliter les transactions entre entreprises.

Mais ces licences étaient de la vente forcée au profit d'AOL. Selon l'avocat général Charles Connolly, la compagnie ne pouvait que convaincre les entreprises d'effectuer un achat seulement si elles réalisaient des transactions parallèles secrètes, incluant par exemple des publicités gratuites en ligne. De ces malversations découlaient de fortes ventes de ces licences pour PurchasePro lors du premier trimestre 2001, créant ainsi l'illusion d'un succès pour ses actionnaires, a t-il ajouté.

" En résumé, c'est une affaire de mensonges et de tentatives de camouflages. (...) La plupart des revenus étaient faussés car les produits étaient livrés gratuitement. " a déclaré Connolly.  AOL recevait pour chaque licence vendue une commission de 50% et s'est également senti obligé de vendre le plus de licences possibles pour atteindre ses objectifs trimestriels.

Le procès devrait impliquer des centaines de transactions financières et pourrait donc durer environ deux mois. En sus de Charles "Junior" Johnson, son PDG, et de Christopher Benyo, vice-président du marketing, tous deux incriminés dans ce procès, six anciens représentants de PurchasePro, incluant un des co-fondateurs, ont déjà plaidé coupables et pourraient témoigner durant le procès.


Gros procès en perspective
Hier, les avocats de la défense sont passés un par un devant la Cour, réfutant les charges du gouvernement. " Il y a tellement de points de désaccords que je ne sais pas par où commencer " a même déclaré Mark Hulkower, avocat de John Tuli, précisant que les transactions dont il était question demeuraient si complexes qu'elles ne pouvaient pas être facilement jugées par des personnes extérieures à cette affaire.

Selon Henry Asbill, avocat de Wakeford, les procureurs sont en train de faire de son client un bouc émissaire pour les décisions qui ont été prises par des responsables exécutifs haut placés. Il déclare que près de 80 personnes ayant un statut de manager, ou plus élevé, furent impliquées dans ce deal avec PurchasePro, et que Wakeford n'y consacrait que 5 % de son temps de travail.

Les jurés ont également entendu hier le premier témoin du gouvernement, à savoir BigStep.com, dont le fondateur, Andrew Beebe, a assuré qu'AOL l'avait convaincu d'acheter une licence PurchasePro pour 1,1 million de dollars en 2001 alors que le FAI lui avait déjà donné une licence gratuite. BigStep avait accepté pour la seule raison qu'AOL et PurchasePro devaient lui reverser 2,8 millions de dollars lors de transactions réciproques. " Nous n'avions aucun intérêt du tout à avoir une seconde licence, nous attendions toujours qu'un des deux groupes nous dise que faire avec l'autre. " a indiqué Beebe.

Affaire à suivre...