Apple est toujours aux prises avec l'Autorité de la concurrence ACCC australienne qui lui demande de modifier la dénomination WiFi + 4G attribuée à son nouvel iPad doté d'un modem cellulaire puisque ce dernier n'est pas compatible avec les bandes de fréquences de la 4G australienne.

Mais, rapporte la presse australienne, Apple tente un coup de poker en affirmant que le réseau 3G de l'opérateur Telstra peut d'une certaine façon être englobé dans la dénomination " 4G ". Comment est-ce possible ?

Facile. Il suffit de ne prendre comme motif de comparaison que les débits descendants. Car si les débits théoriques au niveau des antennes-relais sont distincts ( 100 Mbps pour LTE, 42 Mbps pour du DC-HSPA ), l'écart est généralement beaucoup plus modeste au niveau du débit moyen constaté sur le terminal de l'utilisateur, qui se retrouve dans l'un et l'autre cas avec un débit de plusieurs Mbps.

Par ailleurs, c'est LTE qui est abusivement dénommée 4G, alors qu'elle appartient en fait au groupe IMT-2000 des technologies 3G ( même si elle est à la limite supérieure de la définition et qualifiée de 3,9G ). Son évolution, LTE-Advanced, appartient quant à elle au groupe qui est censé définir véritablement la 4G, soit  IMT-Advanced.

Ce léger flou des définitions a permis à quelques opérateurs malins aux Etats-Unis de revendiquer la dénomination 4G pour leur réseau HSPA+, qui avait jusqu'alors toujours été considéré comme 3G, dans une riposte purement marketing au lancement d'un réseau LTE par leur concurrent, histoire de ne pas donner l'impression d'être en retard sur les évolutions technologiques.

nouvel iPad


Ce méli-mélo continue d'être exploité aux Etats-Unis, permettant par exemple à AT&T de faire figurer un "4G" dans l'identification du type de réseau sur les iPhone 4S qu'il distribue alors que cette mention ne recouvre que sa compatibilité HSPA+ (donc 3G)...comme tous les autres iPhone 4S partout dans le monde.

C'est bien ce mélange des genres que pourrait être tenté d'exporter Apple en Australie pour défendre sa cause et affirmer que finalement, le "4G" de son nouvel iPad peut tout aussi bien se rapporter au HSPA+ ( ou DC-HSPA, modulation permettant d'atteindre des débits de 42 Mbps ).

Le problème est que les différences entre HSPA+ ou DC-HSPA et LTE ne s'arrêtent pas à la seule question des débits. Ce n'est pas pour rien que les opérateurs doivent complètement redéployer un réseau LTE sur les fondations de leur réseau 3G, tandis qu'un terminal HSPA n'a aucune chance d'accéder à un réseau LTE. Les variations se jouent également au niveau de l'infrastructure, LTE se rapprochant des réseaux tout-IP et offrant des temps de latence bien meilleurs.

Il reste à voir jusqu'à quel point l'équation 3G = 4G est défendable. En dehors des Etats-Unis, peu d'opérateurs ont osé franchir ce pas, même si certains n'en sont pas loin. Cependant, le risque de confusion qu'il entraîne à long terme ne vaut peut-être pas le gain espéré à court terme. Mais après tout, Apple n'est pas un opérateur mobile.

Source : ZDNet Australia