Europe logo pro La commissaire européenne chargée des questions de concurrence Margrethe Vestager a visiblement choisi de lancer un signal fort en demandant à Apple de restituer 13 milliards d'euros d'aides d'Etat illégales à l'Irlande.

Aussi, Tim Cook, dirigeant de la firme de Cupertino, a diffusé une lettre ouverte dans laquelle il évoque les conséquences fortes sur l'emploi et les investissements à venir en Europe liées à cette décision, d'autant plus qu'Apple n'est peut-être que la première multinationale américaine visée, d'autres groupes comme Amazon ou MacDonald's étant aussi dans le collimateur de la Commission.

Apple, qui conteste toute pratique illégale et réaffirme son respect des réglementations fiscales locales, va logiquement faire appel de la décision. Le groupe sera d'ailleurs conforté par le gouvernement irlandais qui préférerait maintenir ses bonnes relations avec le groupe (avec les emplois et les investissements associés) plutôt que de récupérer une somme dont il ne se sent pas redevable, surtout si cela signifie de tuer la poule aux oeufs d'or.

logo_pro_apple Outre-Atlantique, la décision européenne a également provoqué la colère du gouvernement américain qui fait déjà peser des représailles économiques et une dégradation des relations entre l'Europe et les Etats-Unis.

C'est aussi que, en s'attaquant à Apple, l'Europe critique le système fiscal américain et la tendance des multinationales à ne pas rapatrier leurs bénéfices sur le territoire national pour en esquiver la fiscalité, avec des montages d'optimisation fiscale toujours plus complexes.

La Commission se retrouverait donc à faire le travail de remise en ordre des activités offshore que n'auraient pas traité les services fiscaux américains pour ne pas apporter de contraintes supplémentaires sur les activités des multinationales.

Dans une réponse cinglante, le président Barack Obama a ramené l'affaire à une bataille "pour les intérêts des contribuables américains et des sociétés américaines", avec le risque de "saper les progrès que nous avons faits ensemble, avec les Européens, pour un système fiscal international juste".

Source : Reuters