Le calvaire du français Gemalto en bourse n'est pas terminé. Après avoir dévissé vendredi à la suite de l'annonce de la carte SIM Apple programmable pour ses nouvelles tablettes tactiles iPad, le groupe, dont une partie significative du chiffre d'affaires est généré par l'activité de fabrication de cartes SIM, chute encore de plus de 7% ce lundi, la valeur de l'action tombant vers les 54,60 € et le recul du cours constituant encore la plus forte baisse du CAC40.

C'est que si l'initiative d'Apple ne concerne encore que quelques marchés (USA et Royaume-Uni) et ne porte que sur des abonnements data pour tablettes, les observateurs s'attendent à une évolution vers ce type de carte SIM reprogrammable maintenant que le groupe de Cupertino a ouvert une brèche.

carte sim  La chute du cours de Gemalto est accentuée par la vision pessimiste des analystes sur les perspectives de l'activité de fabrication de cartes SIM du groupe. C'est le cas de la banque d'affaires Barclays qui anticipe un objectif de cours vers les 50 € et s'attend à ce que la carte SIM Apple étende son rayon d'action, peut-être jusqu'aux abonnements mobiles proprement dits.

Avec une même carte SIM par appareil, et non plus une carte SIM par opérateur, les volumes du petit rectangle de plastique pourraient se réduire drastiquement tandis que les opérateurs mobiles perdraient ce levier dans leur relation avec leurs clients.

La carte SIM programmable existe déjà dans le contexte du marché M2M (Machine to Machine), évitant par exemple d'avoir à changer la carte SIM d'automates ou de systèmes difficiles d'accès ou nombreux mais son adaptation au marché grand public est vue avec crainte par les acteurs du secteur.

Il reste à voir si les opérateurs laisseront plus facilement passer cette initiative qu'ils ne l'ont fait en 2010, quand ils ont barré la route à cette évolution pourtant souhaitée par Apple pour ses iPhone. Une carte SIM programmable insérée directement dans le smartphone permettrait de réduire encore l'encombrement de sa connectique et rendrait caduc le chariot d'insertion de la SIM, faisant gagner un espace précieux dans des smartphones qui doivent embarquer toujours plus de fonctionnalités.

C'est dans ce contexte difficile que le groupe français doit présenter cette semaine son bilan financier pour le troisième trimestre.

Source : Reuters