stevejobs Depuis les débuts de l' iPhone, la technologie Flash d' Adobe n'a jamais pu prendre pied sur la plate-forme mobile d' Apple ( c'est valable aussi pour Java de Sun Microsystems / Oracle ). Malgré la demande pressante d' Adobe et les méthodes alternatives pour tenter d'amener des applications Flash sur iPhone OS, rien n'a infléchi la décision de Steve Jobs.

Alors qu' Adobe a décidé de tourner casaque, ce dernier donne les raisons de son refus dans un billet publié sur le site d' Apple. Rappelant les relations de longue date entre les deux sociétés, le patron d' Apple renvoie au caractère fermé de la technologie d' Adobe, plus encore peut-être que celui d' iPhone OS qui permet tout de même des interactions avec les technologies Web ouvertes comme HTML5, CSS ou JavaScript.

HTML5 sera d'ailleurs au coeur de sa plate-forme publicitaire iAd tandis qu' Apple est même à l'origine de projets ouverts comme le moteur WebKit, à la base des navigateurs mobiles de plusieurs plates-formes mobiles.


H.264 et faiblesses de Flash
Steve Jobs critique par ailleurs l'argument de l'omniprésence de Flash sur le Web, notamment en ce qui concerne la vidéo, et souligne que le format H.264 est pour sa part tout à fait accessible sur ses produits mobiles. Les processeurs mobiles modernes embarquent à peu près tous un codec H.264 tandis qu'il faut ajouter une couche logicielle supplémentaire pour supporter Flash.

Pour ce qui est des jeux, l' App Store, avec ses plus de  50 000 titres, dont beaucoup de gratuits, remplacerait avantageusement cette lacune. Le patron d' Apple en remet d'ailleurs une couche sur les questions de performances et de manque de sécurité de Flash, ainsi que sur sa consommation d'énergie.

Et de sortir des chiffres : un iPhone lisant des vidéos H.264 sans interruption aurait une autonomie de 10 heures tandis que le même passant par un intermédiaire logiciel ne tiendrait plus que 5 heures. D'autre part, Flash n'est pas conçu à l'origine pour les interfaces tactiles et beaucoup d'applications devraient être réécrites pour intégrer cette dimension et faire disparaître tous les éléments habituellement utilisés pour une navigation à la souris.


Adobe ? trop lent à s'adapter
Enfin, la raison la plus importante, et qui explique finalement l'impossibilité de trouver un terrain d'entente, c'est qu' Apple ne veut pas voir un acteur tiers interférer dans sa relation avec les développeurs.

La firme de Cupertino veut un accès direct aux développeurs pour qu'ils puissent immédiatement utiliser les outils et nouvelles API mises à leur disposition, au lieu de devoir attendre que l'acteur tiers adapte sa propre couche logicielle, à son rythme, qui ne sera jamais assez rapide pour Apple.

On peut comprendre l'argument dans la mesure où de nombreux fabricants concurrents se sont ouvertement inspirés des choix d' Apple en matière de design et d'interface dans les quelques mois après l'annonce des produits Apple. Pas question donc de perdre un temps précieux pour des questions d'adaptation d'un éditeur tiers qui laisserait tout loisir à la concurrence de mettre en place des solutions similaires.

Une raison qui s'étendrait, selon Steve Jobs, aux outils cross-platform et qui expliquerait les changements récents dans les conditions du contrat de licence pour les développeurs. Fort de ses 200 000 applications, Apple conteste ainsi l'argument de l'ubiquité de Flash et rappelle que de nombreux éditeurs et diffuseurs de contenus ont choisi d'adapter leur flux à iPhone OS.

Avec de telles raisons, on voit mal comment Flash pourrait se retrouver un jour sur les produits mobiles d' Apple, passés et à venir. Il ne reste plus qu'à attendre la réponse d' Adobe.

Source : site Apple