Malgré la pression du gouvernement pour un retour du marché à trois opérateurs mobiles seulement deux ans après l'arrivée du quatrième acteur Free Mobile présenté comme la seule alternative pour relancer le secteur télécom, l'Arcep se montre plus réservée sur cette possibilité, sans l'écarter.

Son président Jean-Ludovic Silicani n'en fait en tous les cas pas un passage obligé pour que le marché se porte mieux, comme il l'a encore rappelé lors d'une conférence de presse ce mardi.

Soulignant que l'introduction d'un quatrième opérateur mobile avait été la conséquence d'un marché à trois qui s'était sclérosé malgré les condamnations pour entente illégale et les stimulations par des mesures comme la loi Chatel, il a plaidé pour un équilibrage du marché qui ne se joue pas uniquement sur le prix mais aussi sur la qualité de service.

Le président de l'Arcep observe que la guerre des prix est en train de s'essouffler depuis fin 2013 après avoir enfin rendu le marché plus concurrentiel, et il note qu'il faut maintenant que ces acquis soient rendus pérennes par la qualité des offres, les possibilités de mutualisation entre opérateurs (à condition que n'émergent pas des clauses cachées) et, "si nécessaire", par la consolidation du secteur, cette possibilité étant la dernière à activer pour l'Arcep quand elle serait plutôt mise en priorité par le gouvernement.

La chute des revenus observée chez les opérateurs serait donc la conséquence de la fin des années de rente ayant précédé l'arrivée du quatrième opérateur mobile et elle devrait être lissée par la stabilisation des prix.

Source : L'Express