La semaine dernière, le Conseil National du Numérique publiait un rapport présentant 50 mesures visant à un "numérique plus responsable". L'idée est partie des effets du confinement et de la consommation des données par les utilisateurs à des fins de loisir, surchargeant les réseaux jusqu'à perturber le télétravail et certaines activités de production dans le pays.

Face à cette problématique, divers bridages ont été mis en place, mais le Conseil National du Numérique voit l'occasion de plancher sur diverses mesures pour mieux encadrer les usages et proposer un cadre plus responsable , mais aussi écologique en limitant l'empreinte carbone du numérique en France.

Au total, ce sont donc 50 mesures sur la sobriété numérique et le numérique au service de la transition écologique et solidaire qui sont présentées...

Ces mesures évoquent ainsi l'optimisation énergétique des data centers, la collecte des déchets électroniques, la lutte contre l'obsolescence programmée... Mais aussi le rétablissement de quelques règles d'un autre temps. Une des mesures invite notamment "à encourager les forfaits à consommation limitée y compris sur le fixe, afin d'éviter une subvention indirecte des utilisateurs à fort trafic par l'ensemble des usagers".

Une telle mesure va à contre-courant de la norme du marché installée en France depuis 2002 : Free lançait alors le premier forfait à Internet ADSL illimité pour 29,99€ par mois.

La mesure fait grincer des dents sur la toile, mais fait aussi beaucoup d'effet du côté du régulateur des télécoms, l'ARCEP.

Ainsi, Sébastien Soriano, président de l'ARCEP a partagé son avis sans aucun détour, se contentant de citer la publication du CNNum sur Twitter en y apposant un grand "NON".

Le morceau choisi dans la citation correspond d'ailleurs à une tentative d'explication du CNNum qui précise que la mesure viserait à décourager les usages "déraisonnables"... Mais cette perception de consommation raisonnée reste très subjective et dépendante des usages de chaque utilisateur.

Face à cette levée de boucliers, la mesure a très peu de chance de voir le jour, d'autant que l'intégralité du marché Français de l'Internet fixe est orienté vers les offres illimitées.