A l'heure où les opérateurs semblent désireux de devenir également producteurs de contenus en rachetant des médias ou en produisant films et séries pour séduire le public et l'ancrer dans leurs offres, le président de l'Arcep se montre plutôt dubitatif sur le retour des stratégies de convergence entre télécom et média.

Arcep logo vignette Dans un entretien au Financial Times, Sébastien Soriano s'inquiète d'une tendance qui concerne les opérateurs français mais aussi divers acteurs en Europe. Car s'approprier ou produire des contenus coûte cher et ces ressources financières ne sont pas utilisées pour améliorer les réseaux et préparer l'avenir.

"Je préfèrerais les entendre clarifier leur promesse d'investissement dans la fibre, la 4G et la 5G plutôt que ce genre de discussion permanente autour des contenus", indique-t-il. L'opérateur SFR, pour lequel Patrick Drahi est clairement engagé dans cette convergence entre télécom et média, est particulièrement visé par le commentaire mais le président de l'Arcep met implicitement en garde les autres opérateurs qui voudraient se renforcer dans cette voie.

Le président de l'Arcep souligne qu'il préfèrerait voir chez les opérateurs une différenciation par les réseaux plutôt que par les contenus. Derrière, il exprime la crainte (habituelle chez les régulateurs) de voir naître un duopole écrasant le marché si deux opérateurs venaient à s'opposer sur une guerre des contenus média et des exclusivités.

Sébastien Soriano note enfin que l'Arcep est conçue pour s'assurer que les opérateurs investissent dans leurs réseaux mais que l'Autorité a peu d'emprise sur les questions de convergence télécom / média, ce qui pourrait nécessiter de créer un nouveau cadre réglementaire. On retrouve peut-être la vieille idée d'un rapprochement entre Arcep et CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) pour mieux faire face à la mutation des secteurs et des enjeux économiques.

Source : Financial Times