Avec la mise en confinement de la population, les déplacements sont désormais strictement limités au nécessaire, qu'il s'agisse d'aller au travail (pour celles et ceux qui le peuvent encore) ou les besoins de première nécessité.

Une attestation de déplacement doit être imprimée ou rédigée et présentée aux forces de l'ordre est impérative, sous peine d'une amende de 135 €. Au premier jour du confinement, soit le mardi 17 mars, il était possible de montrer une attestation de déplacement dématérialisée créée avec Adobe Acrobat Reader depuis son smartphone.

Dès le lendemain, 18 mars, cette alternative a été déclarée non valable et Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, en a finalement expliqué les raisons. La première est que des sites prétendant aider à remplir et fournir ces attestations numériques sont apparus en quelques heures, cachant parfois une volonté de récupération des données personnelles par phishing.

Tous ces sites n'ont pas forcément été créés avec de mauvaises intentions mais il est impossible de garantir que les données qui y seront transmises sont sécurisées ni de les trier pour expurger les margoulins. Face à l'urgence, seul le téléchargement du document .PDF depuis le site du gouvernement reste la méthode la plus sûre, numériquement au moins.

Le deuxième motif de rejet de l'attestation sur smartphone tient à une question sanitaire directe. Les téléphones portables sont en temps normal des nids à microbes et peuvent donc facilement véhiculer le coronavirus.

Un contrôle par les forces de l'ordre, obligeant à manipuler les appareils mobiles, mettrait inutilement les personnels en danger, sans doute plus qu'avec une feuille de papier.

Enfin, un troisième motif de refus est que la facilité de création d'une attestation numérique risque d'inciter à multiplier les sorties et à affaiblir l'effet du confinement. En obligeant les Français à rédiger une attestation sur papier, la contrainte est (un peu) plus forte et symbolique.

On a pu voir ces derniers jours / semaines que le respect des consignes sanitaires n'a pas été fortement suivi, au risque de mettre les capacités de soins du service hospitalier en difficulté, comme c'est déjà le cas en Italie, et de devoir prolonger la durée du confinement bien au-delà des 15 premiers jours.