Réunir leurs infrastructures pour réduire leurs coûts et mieux résister au contexte du secteur télécom après l'arrivée de Free Mobile début 2012, c'est l'objet des négociations entre SFR et Bouygues Telecom autour d'un possible accord de mutualisation.

L'accord lui-même est loin d'être finalisé mais Free Mobile a fait savoir qu'il souhaiterait en être et a menacé de lancer des recours si on lui refuse cette possibilité. Au ministère de l'Industrie, on s'interroge sur les motivations cachées d'une telle demande tandis que du côté des autorités, on n'entend pas se faire manipuler.

Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la Concurrence, a indiqué aux Echos que "ce n'est pas à l'Autorité de la Concurrence de définir quels partenaires sont bons ou pas pour une alliance" et que si l'Autorité peut fixer un cadre, "nous ne sommes en aucun cas des faiseurs de rois. On se trompe si l'on espère que je vais intervenir pour forcer un mariage à trois".

Ce que tout le monde semble craindre, c'est qu'avant d'envisager un accord à trois, il faudrait déjà parvenir à faire exister un accord...entre les deux intéressés de départ.  Il ne devrait déjà pas être finalisé avant la fin de l'année comme espéré mais plutôt en début d'année prochaine.

L'Autorité de la Concurrence, qui avait été consultée sur le sujet de la mutualisation et avait donné un avis favorable (au moins pour les infrastructures, pas pour les bandes de fréquences) surveille déjà ce début de pacte et ses implications, dans un cadre où les deux opérateurs "restent, rappelons-le, des concurrents" et ne doivent en principe pas s'entendre sur leur stratégie commerciale, ce qui pourrait conduire à la création d'une co-entreprise limitant les échanges d'informations.

Et l'idée reste toujours de mettre en place la mutualisation sur les zones peu denses uniquement, mais sans que ces dernières aient été précisément définies. Cela fait partie des enjeux des négociations en cours.

Source : Les Echos