Les chiffres du ministère de l'Éducation nationale ne laissent aucun doute : chaque année, ils sont de plus en plus d'élèves à tricher aux épreuves du Bac. Il a ainsi été constaté une évolution de 9,8% de triche en 2014 sur l'année précédente, et la tendance devrait évoluer avec de nouvelles pratiques et les antisèches 2.0.

Dans 28% des cas de triche, c'est l'antisèche qui est privilégiée, et si autrefois elle s'installait sur des bouts de papier, la peau des élèves, et autres calculatrices, aujourd'hui elles s'installent sur de nouveaux supports.

examen

Petite touche rétro ces dernières années : des sites qui se sont spécialisés dans le partage d'étiquettes de produits de papeterie. Concrètement, il s'agit de reprendre les motifs et couleurs de l'étiquette d'un stylo correcteur de type Tipp-Ex, et de modifier la liste des composants par le texte de son choix. Le surveillant aura ainsi beaucoup de mal à tout examiner.

La calculatrice reste un espace de stockage important selon les matières qui en autorisent l'accès. Équipées de toujours plus de fonctionnalités et capables d'être raccordées à un ordinateur, elles permettent de copier directement les cours, l'élève n'a même plus à les retaper à la main, phase qui participait paradoxalement à l'apprentissage...

Ces calculatrices programmables seront toutefois interdites à partir de 2018 lors des épreuves. Les élèves devront opter pour une calculatrice de collège, ou une calculatrice disposant d'un mode examen qui en limite les accès.

A cela s'ajoutent tous les objets connectés, dont le smartphone en premier lieu, qui devra être éteint et rangé lors de l'entrée en salle... Ceux qui le laisseraient allumé pourraient y accéder par un moyen déporté, comme une montre connectée.

Plus largement, ces techniques de triche ne sont plus isolées. De tels dispositifs permettent à la fois de recevoir des informations, mais surtout d'en envoyer, et c'est ainsi que les sujets des épreuves se retrouvent sur la toile quelques minutes seulement après leur lancement. De fait, passé une heure, quelques solutions sont déjà proposées en ligne, et les tricheurs disposant d'un accès à Internet peuvent largement s'en inspirer.

Pour luter contre ces terminaux, l'Éducation Nationale en reste pour l'instant aux mesures traditionnelles, souvent peu adaptées. Rien n'évoque à ce jour la mise en place de brouilleurs permettant d'éviter les connexions avec l'extérieur.

Rappelons que les tricheurs qui se font prendre la main dans le sac risquent gros : du simple blâme à la prison avec l'interdiction de repasser le bac avant 2 ou 5 ans, en fonction de l'ampleur de la tricherie mise au jour.