MàJ :

Les services du Premier ministre ont qualifié " d'inexactes " les informations du Monde. Si des services " font des interceptions de sécurité ", Matignon assure qu'elles sont " régies par la loi de 1991 " relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques. Et d'ajouter qu'il y a une " traçabilité de toutes les requêtes ".

Député PS et membre de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité ( CNCIS ), Jean-Jacques Urvoas est plus explicite. Il écrit :

" En effet, nos services ont développé des outils mutualisés d'interception des flux Internet dans le cadre de la loi de 1991 relative aux interceptions de sécurité. Dès lors, ces dernières concernent des citoyens français et sont soumises à autorisation de la CNCIS selon des motifs clairement déterminés par la loi et la jurisprudence de la commission. Les données collectées doivent être détruites après utilisation. Les citoyens français ne sont donc pas soumis à un espionnage massif et permanent en dehors de tout contrôle. "

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D'après Le Monde, la Direction générale de la Sécurité extérieure ( DGSE ) pratique également l'espionnage à grande échelle façon Big Brother. Un peu à la manière de la NSA avec les révélations d'Edward Snowden sur le programme Prism.

Pas d'accès aux serveurs de géants du Net, mais en toute illégalité ou du moins en profitant d'un vide juridique, un dispositif permettrait d'espionner toutes les communications émises en France ainsi " qu'entre les Français et l'étranger ". Le quotidien écrit que la DGSE " collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones. "

" La totalité de nos communications sont espionnées ". Il ne s'agirait pas de garder une trace du contenu des conversations mais des métadonnées. Le Monde cite des relevés d'appels téléphoniques, des emails, SMS, accès à Facebook, Twitter... qui sont stockés pendant des années.

Ces données, pour lesquelles l'alibi de la lutte contre le terrorisme pourrait tout aussi bien être brandi, seraient par ailleurs accessibles à d'autres services de renseignement.

Cela fait plusieurs années que des sites à l'instar de Reflets.info alertent sur des dérives d'espionnage à grande échelle. Elles sont plus amplement mises sur le devant de la scène depuis l'affaire Edward Snowden et le sentiment que finalement tous les pays sont plus ou moins concernés.

Après les démentis traditionnels ou l'offuscation de façade de certains responsables, la question est de savoir si tout le tumulte actuellement généré retombera comme un soufflet.