Les premières applications de la biométrie en milieu scolaire ont connu un cuisant revers. Le " flicage électronique " ne semble pas apprécié des jeunes mais également des enseignants. Tous jugent le dispositif biométrique dangereux car soumettant les gens à un contrôle social excessif. De jeunes lycéens, ulcérés, se sont d'ailleurs attaqué aux machines et les ont détruites. Ils ont été condamnés par la justice mais, au delà de ce fait divers, c'est toute la biométrie à usage domestique qui est aujourd'hui remise en question.


Rappel des faits : le 17 novembre 2005, deux bornes d'identification par le contour de la main donnant accès à la cantine du lycée de la Vallée de Chevreuse, à Gif-sur-Yvette, étaient détruites par trois étudiants, militants anti-biométrie. Le proviseur porta plainte, estimant les dégâts à 15 000 euros. Comparaissant devant le tribunal correctionnel d'Evry en décembre dernier, le procureur réclama une peine de 105 heures de travaux d' intérêt général. Vendredi dernier, c'est finalement à trois mois de prison avec sursis que les trois étudiants furent condamnés. Ils devront également verser des amendes de 500 euros chacun et 9 000 euros de dommages et intérêts. Cette condamnation fera l'objet d'un appel ces prochains jours.

Biometrie contour main Mais depuis les faits, c'est toute la question de la mise en place de la " biométrie humaine " dans notre société qui est remise en question. Beaucoup dénoncent " une technologie attentatoire à la vie privée et ouvrant la porte à de nombreuses dérives en terme de contrôle des individus ". Le débat ne fait que s'amplifier et le monde enseignant comme les associations de défense sont entrés dans la vague de la contestation. On peut citer des organisations comme la Ligue des Droits de l"Homme, le Syndicat de la Magistrature, la Fédération syndicale unitaire, Sud Education, la FCPE ( parents d"élèves )…

Du côté de la CNIL, ( Commission nationale pour l'informatique et les libertés ) qui a donné son aval à l'installation d'un tel système dans plusieurs établissements scolaires, on estime que toutes les garanties sont prises pour éviter les malentendus... et les dérives. Les autorisations sont distribuées au compte-goutte et rigoureusement encadrées. La CNIL cite les dispositifs qui sont choisis et dont le système ne permet pas de récupérer les données pour en faire un usage dont l' individu ne serait pas averti. Une garantie bien mince pour les détracteurs de la biométrie à usage scolaire.

Il faut dire qu'ils sont largement confortés dans leurs inquiétudes. Car, le cas du lycée de la Vallée de Chevreuse vient quelquepeu contredire les certitudes de la CNIL. En effet, le lycée n'avait tout simplement pas fait de demande d'autorisation pour installer ce type d'appareil...

Oeil Une fausse et mauvaise note donc pour cet établissement. L'encadrement à l'installation de tels dispositifs devrait être plus rigoureux. D'autant qu'il semble évident que la biométrie en milieu scolaire ou autre devrait se développer pour des raisons de commodité mais également parce que c'est dans l'ère du temps de vouloir tout contrôler pour mieux " maîtriser ". Big Brother, toujours un mythe '



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Source : Sources diverses