Les bureaux de tabac vont commencer à vendre des bitcoins dès janvier prochain. L'information diffusée par Europe 1 a déjà beaucoup circulé et fait sensation en laissant entendre que la Banque de France avait donné son accord.

Bitcoin En y regardant de plus près, tout n'est pas si évident. Plusieurs médias relèvent en effet que ni la Banque de France ni l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) n'ont donné leur accord à cette initiative qui n'est en fait qu'un partenariat commercial entre KeplerK, spécialiste des transactions en cyptomonnaies, et Bimedia, l'un des fournisseurs de terminaux de paiement et caisses pour buralistes.

Il ne s'agit pas non plus de vendre directement des bitcoins dans les bureaux de tabac mais plutôt de tickets de différentes valeurs (50 à 250 €) intégrant un code qu'il sera ensuite possible de transformer sur la plate-forme Keplerk en fragments de bitcoin.

Cette vente de tickets recharge se fera donc chez les buralistes dotés d'une solution de paiement fournie par Bimédia et doit être vue avant tout comme l'exploration d'une nouvelle source de revenus potentielle en matière de services dématérialisés, à l'instar de la vente de cartes télécom prépayées ou de cartes cadeau.

Le journal La Tribune note que les buralistes ne sont ici pas chargés de la vérification d'identité du client, cette étape se faisant en principe par KeplerK depuis son site lors de la création d'un porte-monnaie numérique. Ce faisant, il n'est pas nécessaire pour eux d'obtenir un agrément auprès de la Banque de France.

Et pour KeplerK, qui prélève une commission sur la vente de tickets, ce serait un bon moyen de capter de nouveaux clients dans un marché comptant de nombreuses plates-formes d'échanges en cryptomonnaies ayant émergé dans la foulée de la rapide montée en valeur du Bitcoin tout au long de 2017.

Les risques autour des échanges en Bitcoin restent donc toujours aussi problématiques et cette proposition commerciale ne profitera donc d'aucune protection en cas de problème ou d'effondrement du cours. La forte chute du bitcoin ces derniers jours rappelle d'ailleurs le fort risque spéculatif associé aux monnaies virtuelles. 

Source : La Tribune