Demonoid a eu une existence en dents de scie ces dernières années. Pointé du doigt par les États-Unis comme l'un des marchés notoires du piratage d'œuvres protégées, le site de liens BitTorrent - et tracker semi-privé - a pas mal voyagé : USA, Canada, Pays-Bas puis Ukraine.

Au cours de l'été 2012, les serveurs de Demonoid ont été arrêtés après une action menée par les autorités ukrainiennes auprès du fournisseur d'hébergement ColoCall. L'IFPI, qui représente les intérêts de l'industrie du disque dans le monde, avait confirmé à l'époque une action coordonnée par Interpol et menée avec la police ukrainienne et la justice mexicaine.

Cela étant, Demonoid a effectué un retour surprise, d'abord discret puis avec un plus ample régime en mars 2014 avec comme point d'ancrage l'adresse demonoid.pw (domaine Internet des Palaos) et sans faire appel à ColoCall. Un retour qui est aujourd'hui menacé mais pour une raison bien différente que par le passé.

Demonoid bloque désormais les utilisateurs ayant recours à un bloqueur de publicités de type Adblock Plus. Si celui-ci est actif pour Demonoid, les utilisateurs ne peuvent allés plus loin qu'un message sur fond noir.

Demonoid explique que ses revenus publicitaires ont beaucoup diminué en raison des bloqueurs de publicités, et qu'il est en outre difficile de récolter de l'argent auprès d'affiliés. Demonoid a mis en place la possibilité de faire des dons via BitCoin, mais ajoute que les utilisateurs se montrent réticents. " Nous devons mettre en œuvre certaines mesures pour éviter la fermeture. "

Le problème des bloqueurs de publicités débordent largement le cadre de Demonoid et touche les sites gratuits (et parfaitement licites) pour lesquels la principale source de monétisation est la publicité. Dans le cas de Demonoid, il vient s'ajouter le contexte du téléchargement illégal avec une pression d'ayants droit et gouvernements sur les acteurs du paiement en ligne, voire aussi sur ceux de la publicité en ligne, afin qu'ils désertent un tel site.

Certains utilisateurs - dont des uploaders - n'apprécient guère le message de Demonoid et parlent d'aller voir ailleurs en citant notamment KickassTorrents.

Source : TorrentFreak