La lettre d'intention signée par le fonds Fairfax pour racheter BlackBerry ne devrait pas dépasser le stade du voeu pieux, comme cela était déjà pressenti devant les difficultés du fonds canadien à mobiliser les forces pour constituer un consortium supportant le poids de la transaction, estimé alors à 4,7 milliards de dollars, soit 9 dollars par action.

Le Globe & Mail affirme que le projet de rachat est abandonné, et plus généralement, le projet d'un rachat du fabricant de terminaux, au profit d'une tentative de levée de fonds de 1 milliard de dollars auprès d'investisseurs (menés par Fairfax) pour reprendre son destin en main.

blackberry  Dans l'opération, le CEO Thorsten Heins, ainsi que plusieurs membre du conseil d'administration, seraient débarqués. Il est celui qui remplacé les co-CEO Mike Lazaridis et Jim Balsillie début 2012 et a mené le projet de développement de la plate-forme BlackBerry 10 et des premiers smartphones BlackBerry de nouvelle génération (BlackBerry Z10, BlackBerry Q10...) contre vents, marées et avis négatifs des analystes et observateurs.

La faiblesse des ventes de ces premiers terminaux a eu raison de l'optimisme à tout crin affiché en permanence et contredit par les derniers résultats financiers montrant que la sauce BlackBerry 10 avait du mal à prendre, non pas parce qu'elle n'est pas à la hauteur mais parce qu'Android et iOS verrouillent étroitement le marché tandis que Windows Phone commence à prendre de l'ampleur, laissant peu de place aux autres acteurs.

John Chen, ex-patron de Sybase, est nommé CEO et président du conseil par intérim et prendra ses fonctions dans une quinzaine de jours, après la mise à disposition du milliard de dollars promis.

Il n'y a pas encore d'information sur une proposition alternative parmi les repreneurs potentiels évoqués ces dernières semaines (le fonds Cerberus, Mike Lazaridis, Lenovo, Facebook...) mais le projet de levée de fonds suggère que les négociations ont capoté et que les acheteurs sont sans doute restés sur des prix de transaction très bas.

Le cours est logiquement en train de dévisser fortement et se trouve désormais à moins de 6,50 dollars (au Nasdaq), soit 17% de chute, malgré les affirmations du soutien des investisseurs de long terme avec la réinjection de 1 milliard de dollars, l'incertitude restant forte sur les perspectives du fabricant. Sa valorisation passe sous les 4 milliards de dollars.

Source : The Globe & Mail