Earth_WWW_Censure La semaine dernière, une partie de la blogosphère turque a participé à une action contre la censure. Environ 300 blogueurs ont en effet coupé l'accès à leur site, le remplaçant par une simple image où un texte rouge, sur fond blanc, disait " Ce site a été bloqué par la volonté de son auteur ". L'action, aujourd'hui terminée, aura duré quelques jours et n'avait vraisemblablement pas été concertée. Elle a été initiée par Firat Yildiz, un directeur artistique qui a ensuite été imité.

Les blogueurs qui ont participé à l'action ont voulu montrer à quoi ressemblera selon eux Internet depuis la Turquie si la censure s'aggrave. La pays a en effet mis en place une commission nationale chargée de vérifier et interdire tout contenu  répréhensible. Sont ainsi visés la pédophilie, les produits stupéfiants ou dangereux mais aussi la pornographie en général, les jeux de hasard, les incitations au suicide ou encore toute atteinte à la mémoire d'Atatürk, héros national.

Depuis 2003, les cybercafés, qui représentent la moitié des connexions Internet du pays, sont légalement obligés de mettre en place des filtres face aux contenus portant " atteinte à l'ordre constitutionnel ", séparatistes, pornographiques, concernant les jeux de hasard... De plus,  ces derniers mois, plusieurs sites de premier ordre ont été bannis en Turquie, comme par exemple YouTube à deux reprises, pour des vidéos se moquant d'Atatürk, ou encore The Pirate Bay.

Ecrans.fr est mitigé quant à l'effet réel de ces actions. Il faut dire que les blocages de sites font suite à des décisions de justice. La frontière entre le répréhensible et l'acceptable étant définie par la loi, toute contestation devient en effet plus compliquée.