Internet 1 C'est bien connu, l'électeur, il faut aller le chercher là où il est. Or avec la démocratisation d'Internet, de plus en plus de Français ont accès régulièrement voire quotidiennement au Web. Les hommes ( et femmes ) politiques candidat(e)s à la présidentielle de 2007 ou candidat(e)s à la candidature - suivez, merci - cherchent déjà à se faire remarquer.

Et pour cela, Internet étant le média le plus en vue tandis que la télévision tend à être délaissée - recherche de l'objectivité de l'information et diversité culturelle incomparablement plus élevée sur le Web obligent - , les politiciens et politiciennes se rapprochent des internautes, notamment en créant des blogues.

Les instituts de sondage sont plutôt perplexes et indiquent que quelques grandes lignes directrices sur Internet ne constitueront pas un réel projet présidentiel. Sous entendu, " on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre " ( citation tirée du film Un Air de Famille ).


Blogosphère : vous venez les gars '
Puisque l'on parle de droits d'auteurs et de citations, l'UMP, initiateur de cette loi DADVSI qui a tant enthousiasmé les internautes, et dont les pratiques pour se faire connaître sur le Web sont très discutables - voir aussi ici, a invité ce week-end à Marseille des blogueurs aux côtés de journalistes, un peu à la manière de ce que font les grands partis états-uniens. On le savait déjà, Nicolas Sarkozy adore la blogosphère.

Mais à gauche, le blogue c'est aussi une grande passion, dirait Omar. Dominique Strauss-Kahn ( DSK, si vous préférez puisque, comme disait Coluche, " le temps que tu dises son nom, tout le monde est parti " ) vous proposera chaque semaine un thème " qui lui paraîtra important ", ce afin de discuter avec les internautes.

Ségolène Royal a également un " forum participatif " sur son site intitulé " Désirs d'avenir ". Ca ferait un bon titre de film. Lionel Jospin, ex-premier ministre, signe aussi son come back - sera ce un flash ' - sur Internet et expose ses idées et convictions sur son blogue personnel. Il espère ainsi " éclairer les choix " avant le rite quinquennal.

Le calcul est simple. D'après l'Ipsos, la France recense 27 millions d'internautes, soit plus d'un Français sur deux chez les plus de 15 ans. Selon Mediamétrie, 10 % des internautes ont un blogue et 80 % d'entre eux ont moins de 24 ans. De là à dire que le public qui est visé, ce sont les jeunes, il n'y a qu'un pas.

Selon Arnaud Dassier, conseiller internet de Nicolas Sarkozy : " Nous considérons que la blogosphère politique et citoyenne va jouer un rôle important et que nous devons occuper cet espace ". Eric Walter (UMP) ajoute qu'il y a " une attente de débat et nous essayons d'y répondre " précisant que le plus important est qu'il y ait un débat, les avis variés des internautes lors de l'université d'été passant finalement au second plan.


Les sondeurs sceptiques
" Y a-t-il un effet de communication du genre, je suis moderne, j'ai un blog' je n'y crois pas trop, c'est un peu daté ", assure Jérôme Sainte-Marie, directeur des études de CSA. L'avantage est surtout au niveau du marketing politique car cela permet des " envois massifs à des prix réduits, ciblés, denses, avec un côté interactif ".

Selon Stephane Rozes, de CSA, le blogue représente pour les présidentiables " des pouls de l'opinion ". Mais, selon lui le Web présente également des " côtés pervers " qui font que " le projet d'un présidentiable ne peut pas être l'addition de dossiers " mais " la redéfinition d'un contrat, d'une cohérence, la capacité de porter un imaginaire, un projet ".

En espérant que les trompettes de la renommée - un petit coucou pour toi Georges - puissent se déboucher un peu.