Trois semaines seulement après que Warner ait semi-officialisé son intention de mettre sur le marché des DVD à haute capacité compatible à la fois avec le BluRay de Sony et avec le HD-DVD de Toshiba, une petite entreprise britannique dévoile une technologie qui va peut-être révolutionner la fabrication de ces supports optiques complexes.


Moins cher, plus efficace
Dans l'état actuel des choses, et tous postes confondus, un DVD simple-couche coûte environ 0,06 dollar US à fabriquer (comparez ce chiffre avec les étiquettes de prix en magasin, et pleurez à chaudes larmes...), mais lorsqu'il s'agit de lui allouer des couches de gravure supplémentaires, le prix augmente évidemment en proportion ; pis encore : plus on tente de placer de couches sur un même support, plus le rebut en bout de chaîne est important, car les tolérances de fabrication étant ce qu'elles sont, un certain nombre de DVD double-couche est purement et simplement détruit, puisque non commercialisable en l'état. La petite société anglaise New Medium Enterprises affirme avoir développé une technologie qui permettrait de fabriquer des DVD multi-couche pour seulement 0,09 dollar US l'unité, au lieu des 0,18 à 0,30 dollars US nécessaires à ce jour. Evidemment, pour le consommateur final, l'opération serait quasiment blanche, car on voit mal le prix des DVD vierges soudain s'effondrer, mais la pression exercée par le recyclage des supports invendables peserait moins lourd sur les épaules des industriels.


Adversaires ' Non : complémentaires...
Interrogé sur la demande de brevet déposée il y a quelques mois par trois ingénieurs de chez Warner Bros à propos d'une technique permettant de fabriquer des DVD à haute capacité compatibles à la fois avec le BluRay et le HD-DVD, Eugene Levich, responsable technique chez New Medium Enterprises, estime que c'est une bonne chose, et que contrairement aux apparences, les deux entités ne se marchent pas sur les pieds : Warner souhaite breveter la mise en cohabitation de deux technologies concurrentes, tandis que NME brevette une base technologique. Cette dernière en a fait sourire quelques uns, dans un premier temps, tant il semblait illusoire d'espérer gagner autant sur la fabrication de supports optiques, aussi bien en temps qu'en économies d'échelle. Pourtant, la firme néerlandaise ODMS, spécialiste de la production de CD et DVD, a confirmé le bien-fondé de l'annonce de NME. Approchés par ce dernier, les Bataves ont été dans un premier temps un peu sceptiques, mais ils ont dû se rendre à l'évidence : NME tient ses promesses, et sa technologie, dérivée de l'actuelle VMD (Versatile Multi-layer Disk), pourrait trouver des applications pratiques dès le premier trimestre 2007 chez ODMS. La firme britannique est en effet parvenue à disposer dix couches de stockage sur un même DVD, ce qui nécessite l'emploi d'un lecteur ad-hoc, mais permettrait de sauvegarder jusqu'à 100Go de données sur un même disque. NME serait disposé à accorder des licences aux principaux fabricants de matériel de lecture/gravure optique, mais aucune information financière n'a pour l'instant filtré. La lutte à deux entre Sony et Toshiba va-t-elle se transformer en combat à trois '

Et puis, question existentielle : l'expression "en tenir une couche" est-elle appelée à disparaître...'