Le British Medical Journal (BMJ) fait état du cas d'une adolescente de 15 ans, atteinte par la foudre alors qu'elle était en train d'utiliser son téléphone portable par temps d'orage dans un parc londonien.

Victime d'un arrêt cardiaque, ranimée, elle souffre depuis de nombreux troubles (cognitif, émotionnel) et d'une perforation tympanique du côté où se trouvait le téléphone.

Dans un cas classique d'électrocution, on observe le phénomène dit de flashover : la charge électrique diffuse à la surface de la peau, qui présente une forte résistance électrique, provoquant des brûlures.
Parfois, l'énergie électrique passe dans le corps à la faveur d'un orifice : oreille, bouche, nez, conduisant à des risques accrus d'arrêt cardiaque.

Dans le cas de la jeune fille, le mobile, composé d'éléments conducteurs, et situé à proximité de l'oreille, a facilité l'entrée de l'énergie électrique au niveau de l'oreille et provoqué des dégâts internes.
Selon le docteur Swinda Esprit, qui a étudié le cas, la littérature médicale est très pauvre sur ces atteintes particulières, qui peuvent constituer pourtant un vrai risque de santé publique, du fait de la présence ubiquitaire des téléphones portables.

Il est important de noter que seuls 10% des cas d'électrocution par la foudre, qui est pourtant la décharge électrique la plus énergétique sur Terre, sont mortels. Les 90% restants, du fait du flashover, sont fortement secoués et souffrent souvent de troubles définitifs (maux de tête, bourdonnements, vertiges, nausées, irritabilité, etc), mais peuvent être considérés comme des miraculés, un éclair classique dégageant une température de 50 000 degrés et une décharge de 100 millions de volts.

Le téléphone portable, en "orientant" la foudre vers un point d'entrée du corps, risque donc d'augmenter la mortalité par la foudre, par arrêt cardiaque suivi d'un arrêt respiratoire.

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  • Source : BMJ